Xavier Girard
- Du 19/09/2011 au 01/10/2011
- Localisation : Galerie du Tableau
- Site de l'événement
Une jeune fille en terre de Salernes, nue, allongée sur une table tréteaux, la tête noire, un noir mat, couleur de bois brûlé, le buste et les bras blanc brillant sur fond noir, le reste du corps en terre crue, les pieds chaussés de pain, jambe droite comme en mouvement. Sa chevelure retombe terre. Muret circulaire de pierres rougies par l’argile et de cailloux micacés de teinte plus claire. Adossées aux murs de la galerie des photographies (50 x 125 cm) en noir et blanc figurent des morceaux de pains mis hors d’atteinte du sol où ils ont été ramassés. Les images sont tirées sur papier arche. Des cornières en fer les encadrent. L’histoire de « Mademoiselle » – c’est ainsi que je l’appelle cause de sa solitude – m’a été dictée par un conte de Grimm. Les pains exhaussés sont une coutume de l’Islam. La terre crue, l’émail blanc, le noir mat rendent hommage aux engobes de Jacques Innocenti, potier de Vallauris. Mademoiselle est la fois endormie et concentrée sur une action impossible (marcher avec des chaussons de pain), elle est la fois nue et revêtue d’une triple couverte, elle touche terre et marche dans les nuées, elle est fragile et obstinée, ses mains sont celles d’un tailleur de pierres ou d’une paysanne. C’est une jeune fille de l’ère préhistorique, réalisée en terre néolithique dans l’atelier de Michel Muraour Fox-Amphoux et des rues du Marseille d’aujourd’hui. Plus contradictoire qu’il n’y paraît, elle parle une langue inconnue.