Vartin un artiste arménien

Vartan TOVMASYAN du 1 au 15 mars 2012

Le bonhomme hirsute n’a pas l’allure d’un artiste la mode. On l’imagine plutôt artisan besogneux d’un autre temps, issu d’un village perdu. A croire que le monde actuel n’a pas de prise sur lui. Il est vrai qu’il nous vient d’un pays, l’Arménie, qui s’ouvre peine l’international. Pourtant il ya chez lui une acuité et une force incroyable qui se communique immédiatement par son regard intense et vif. Sa peinture est vigoureuse, rapide et colorée d’une efficacité terriblement moderne. Les sujets sont académiques (corps de ballet, orchestres, cirques, théâtres, guerriers antiques, chevaux, déserts, nus, scènes d’ateliers…) car, dans un monde fermé, il n’avait accès qu’aux sujets éternels. Ce foisonnement de traits épais et de couleurs brossées ou étalées révèle un monde bouillonnant que l’on n’a pas su étouffer et qui nous revient dans toute sa vitalité, explosant comme une musique de Kusturika. Vartan travaille vite mais recommence sans cesse. Ses supports sont presque toujours de papier, les moyens du bord. Cela lui permet de déchirer et recommencer sans cesse. Il y a parfois une longue pose d’observation, l’œil est au travail et l’artiste ailleurs, tout son point de vue. Ainsi naissent des séries, des sujets déclinés jusqu’ l’épuisement de la composition. Le résultat est fort : Réalisme de surface qui nous interpelle d’abord, avant d’être invités nous fondre dans un fouillis d’ambiance suggérée.

Bruno Siméon