Stéphanie-Lucie Mathern, "Le crépuscule est grandiose"

Stéphanie-Lucie Mathern, “Le crépuscule est grandiose”

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La galerie Pascal Gabert est heureuse d’annoncer la première exposition personnelle qu’elle consacre à Stéphanie-Lucie Mathern.

Du mardi au samedi de 14h30 à 19h et sur rendez-vous.

“J’aime l’ébauche et le frustre. Le dessin est effacé. On suggère les textures, les récits, les visages. La justesse ne vient pas du raisonnement mais d’une décision du corps. Le champ intérieur est la main.
L’acte d’imagination est un acte magique.
La laideur est la nouvelle beauté depuis longtemps. Il n’y a pas de retours ni de repentirs, seulement les refoulés qu’il faudrait toujours cacher : la maladresse technique, le dégorgement excessif, le saignement des substances, l’instabilité de la touche, réduire à néant la netteté, accéder à une minceur parfaite presque transparente, étranglant tous les trop-plein. Il y a la musique des choses qui se contentent d’être, loin du théorique. La peinture rend grâce à la conscience de ce secret que le monde tient scellé au cœur des apparences, le secret de la vie, nous permettre d’y croire.
Il y a l’instinct, les choses qui ne se disent pas, de peur de les briser. « Ne prononcez jamais son nom ». Il y a la poésie de l’indicible et des gens qui se reconnaissent tout de suite. On ne peut parler qu’aux gens qui sont d’accord avec nous. Montherlant disait ça.
Ne perdez pas votre temps à essayer de comprendre. Tout est animal. Ma peinture rend hommage à la bête sauvage, la violence primaire en nous. Le désir est là ou n’y est pas.
La tripe parle à la tripe. Une émotion directe, qui peut avoir vertu de contagion. Le renversement se fait acide, on fera courber l’échine à tous les autres.
Le corps à corps avec la matière doit nous confronter immédiatement avec ce qui doit être.
La peinture porte encore la trace de l’interdit et du sacré. Elle est la matérialisation durable du désintéressement humain.
L’humeur est nouée à un langage. Le style appelle la manière. Cette expression de soi involontaire et inévitable.
Et, tous les jours, dans l’atelier, devant la toile vide comme si rien jamais n’avait été peint, en quête éternelle de la première vision. On contrôle le monde pour le mettre dans un tableau. Jusqu’à utiliser un pistolet.”

Stéphanie-Lucie Mathern, septembre 2020

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