SIMPLEMENT GOMMER – Solo show d’Audry Liseron-Monfils
- Du 11/05/2013 au 15/05/2013
- Localisation : Maëlle Galerie – Village Suisse.
- Site de l'événement
Exposition présentée du samedi 11 mai au samedi 15 juin 2013
Vernissage le vendredi 10 mai 2013 18H00 – 21H00 Après des études d’art en Martinique, puis en France métropolitaine, Audry Liseron-Monfils a participé aux Ateliers 94 l’Arc Mam Ville de Paris. Auteur de plusieurs performances dans le cadre d’expositions présentées en Europe, en Guyane, aux États-Unis et la 9e Triennale de New Delhi, il est aussi lauréat de la Villa Médicis Hors les Murs (New York et Nouvelle-Orléans). L’artiste, surface d’inscription sensible, s’apparente un produit révélateur, intégrant l’inattendu accident, la sureté technique et le doute fluidique. Sa découverte du monde par les sens se compose d’une approche fragmentaire et discontinue, une sorte de « feuilletage infini » comme Jean-Christophe Bailly l’a décrit dans son livre « Tuiles détachées ». Le sujet se constitue de ce qu’il a vu, observé, lu, senti, compris. Il a alors besoin de se mettre en retrait voire en retraite, afin d’envisager tous les possibles.La clé de voûte de sa démarche est le dispositif : réseau d’éléments très cohérents, qui véhiculent un discours conceptuel – s’incarnant plastiquement – et dans lequel le «je» articule des formes-sens en fonction d’un «tu». Pour sa quatrième exposition, la Maëlle Galerie présente l’oeuvre sur papier d’Audry Liseron-Monfils. Simplement Gommer, c’est aller la reconnaissance de l’image comme on va celle d’un terrain. Aller la reconnaissance de ce qui est déj sous le filtre de la représentation technique (la photographie) d’une idée issue du réel observé. Devant le fait d’une situation ou de l’image – puisqu’elle est née de passages, d’observations, et d’intuitions – il s’agit de faire valoir le phénomène constitutif de cette même image: ces infimes particules unies ou plutôt unifiées qui nous donne l’illusion d’une chose commune, d’une chose reconnaissable. Devant le fait de l’image l’œil et la pensée ne peut se satisfaire de la seule représentation. La décision consiste découvrir, abstraire « la prétendue couverture », c’est dire procéder par un geste de retrait, d’autres diront d’érosion, de ce que la surface retient ou fixe. Altérer ainsi ce qui apaise le regard, ce que l’on reconnaît. Alors le geste principal entreprits est celui de gommer, simplement gommer. Qu’est-ce donc que gommer une image dessinée la mine de plomb sur une surface de « reliance » ? Gommer délibérément une surface, un support, revient provoquer une érosion, une usure. Mais on retient avant, en amont l’idée d’écarter les particules constitutives d’une image pour favoriser l’avènement d’une autre image. Valorisant l’acte de gommer autant que les formes graphiques qui en résultent. Dessiner en devient une manière performative pour approcher ce qui se joue dans une information visuelle. Être présent devant puis dans l’image par l’analyse et par les orientations possibles apportées par cette même image. Quelques fois l’action effectuée sur cette image est déterminée par sa portée symbolique et/ou historique… Gommer et conserver le geste est une manière d’accorder une importance au vide créé, « ce vide qui fait lien » pour paraphraser Edmond Jabes.