Rêve ou réalité

Séduite par l’étrangeté d’un univers où souvenirs et fantasmes se mêlent dans un road trip surréaliste, Cécile Coutant présente pour la première fois le travail de l’artiste Céline Achour à la galerie Atelier Pièce Unique.

La peinture de Céline Achour nous plonge dans un univers légèrement déformé et empreint de mystère. Une sorte de réalité onirique où des petites filles coiffées de casques de cosmonaute rêvent d’aurores boréales, où les fruits des arbres ressemblent à des cœurs… « J’ai longtemps puisé dans mes émotions, mon histoire personnelle pour explorer des thèmes tels que le temps qui passe, la solitude, la différence, les difficultés relationnelles, la violence des sentiments, la sexualité. Avec la survenue de la pandémie du covid et ses confinements successifs, ma peinture s’est davantage ancrée dans la réalité. »

L’artiste capture ainsi l’expérience collective de l’enfermement, la peur de l’autre, l’isolement, la résilience face à un monde en mutation. Cette évolution permet à ses préoccupations politiques et écologiques de fusionner avec ses réflexions existentielles et philosophiques. « Mon travail n’est pas militant, souligne la peintre. J’y dévoile de manière symbolique mes émotions face à l’actualité, aux questions dans l’air du temps, comme l’intelligence artificielle, le genre. »

Céline Achour explore les multiples facettes de l’humanité à travers ses œuvres. Elle imagine des scènes complexes, quasi surréalistes où les décors sont inspirés de souvenirs de ses voyages aux États-Unis. On retrouve dans ses toiles des éléments iconographiques issus de la pop culture, des comédies musicales hollywoodiennes et de la photographie contemporaine. Entre rêve et réalité, leur atmosphère évoque les années cinquante et soixante avec une touche de futur postapocalyptique. « Mon univers est celui des séries et du cinéma américains du 20e siècle. Alors que certains y voient une parenté avec les œuvres d’Edward Hopper, je me sens davantage proche des grands noms du cinéma, à l’instar d’Alfred Hitchcock, David Lynch, ou des photographes contemporains tels qu’Erwin Olaf. »

La galerie expose une vingtaine de toiles récemment créées par l’artiste ainsi qu’un triptyque grand format inspiré de la symbolique baroque des contes philippins.

Entrée libre