« Répliques de l’Arbre » : quand la nature reprend ses droits au cœur de la ville ! Découvrez l’œuvre lauréate du « Prix façade » 5e édition des Canson® Art School Awards
- Du 20/02/2015 au 12/04/2015
- Localisation : Galerie du 59 RIVOLI
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Le voile sur l’œuvre lauréate du « prix façade » de cette 5e édition des Canson® Art School Awards a été levé au 59Rivoli ! Réalisée par Salomé Fauc, étudiante l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon, l’œuvre monumentale intitulée « Répliques de l’Arbre » sera visible jusqu’au 12 avril. Après les « Sardines » colorées de 2014, cette œuvre inédite aux accents végétaux ne manquera pas d’attirer le regard des passants et soufflera un vent de poésie et de fraîcheur sur la Rue de Rivoli !
« Répliques de l’Arbre » : un nouveau souffle au cœur de la ville Pour la 3e année consécutive, le « prix façade » est décerné un étudiant et son établissement, en parallèle du concours individuel. Cette année, c’est Salomé Fauc, 21 ans, en troisième année de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon, encadrée par son professeur Florence Davoine, qui remporte le privilège d’exposer son œuvre monumentale sur près de 80 m2 sur la façade du 59Rivoli, du 20 février au 12 avril 2015. « C’est la première fois que je m’inscris un concours » déclare Salomé Fauc. L’étudiante fut la seule demander son professeur de candidater au « prix façade » pour deux raisons : elle travaille sur de grands formats et son univers artistique, dit-elle, est « nourri par tout ce qui relève du dessin, de la peinture, de l’illustration pour autant qu’ils ont voir avec la main, le geste assez directement ». Inspirée par l’un des grands de l’Art Nouveau, William Morris, dessinateur mais aussi designer textile, Salomé a ainsi eu l’idée d’habiller la façade du 59Rivoli en réalisant en quelque sorte des lés de papier peint. Du style Nouille, en modernisant son vocabulaire végétal, elle fait, osons le mauvais calembour, du « street arbre »… Cette œuvre s’inspire de l’environnement dans lequel elle s’inscrit, en lui donnant un nouveau souffle : proche d’une station de métro signée Hector Guimard, sur un immeuble Haussmannien, au cœur d’un espace fortement urbanisé. « La rue de Rivoli, très minérale, dont le tracé rigoureux est jalonné de bâtiments historiques me paraît avoir refoulé le végétal derrière les grilles des Tuileries » souligne l’étudiante. Belle idée donc d’injecter dans cette artère la sève de l’arbre comme sérum artistique et humaniste. Six troncs d’arbres aux écorces diverses (stries cicatrices, enchevêtrements veineux végétaux, l’instar du réseau sanguin) comme de multiples variétés de peau, aux ramifications comme autant de désirs de communiquer. L’œuvre est en concordance avec les artistes si divers du 59, les visiteurs, et globalement, les passants et habitants du quartier. L’étudiante n’est pas tombée dans le piège de l’anecdotique, du réalisme et de la couleur. Sa narration s’appuie avant tout sur le trait : « Je dessine en « négatif » au stylo blanc sur papier Canson® préparé l’acrylique pour obtenir un noir très profond… Donner une profondeur, presque un volume, un jeu d’ombres…Des images contre-jour et contre-temps où chaque trait gagne sur le noir ». A ce propos, le travail de Lorenzo Mattoti, artiste qui illustra de manière saisissante le conte des frères Grimm, Hansel et Gretel, fait partie de ses références, tout comme Marc Bauer, Julien Colombier et Pierre Roy Camille. Selon son expression, « les hiéroglyphes de l’arbre » lui permettent de déchiffrer ses propres images mentales. Dans cet aspect d’écriture et dans le motif, d’aucuns pourront aussi y entendre la résonance du travail d’Alechinsky ou, dans ses toiles, celui de Nils-Udo. Ecologie en termes de facture et de finalité : une respiration, fraîche, un langage simple et clair qui parle tous. Florence Davoine, professeur de dessin l’Ensba Lyon, a suivi le projet de Salomé : « Il s’agit d’un travail très investi, dense et complexe. Le dessin est le médium privilégié de Salomé Fauc. Elle le décline avec une forte dynamique exploratoire l’échelle des carnets comme celle du mur avec ses très grands formats dans l’espace. Les variations s’opèrent, son dessin évolue avec les outils et supports qu’elle emprunte. Etudiante l’Ensba de Lyon, Salomé est de fait en contact direct avec les questionnements de son époque et les pratiques contemporaines de dessin, notamment par la politique régulière d’invitations faites des artistes « dessinateurs » Didier Rittener, Marc Bauer, Katrin Ströbel… » > L’avis du 59Rivoli Muriel Ryngaert, Administratrice et Aurélien Ettori Dufour, chargé événementiel ; membres du jury de la catégorie « façade » : « Le projet lauréat de la façade fait résonner l’implantation du 59 au cœur d’un espace ultra urbanisé, qui s’est inventé et rêvé comme un îlot de résistance faces aux grandes enseignes qui l’entourent et invitent d’abord et surtout la consommation. Ce grand immeuble haussmannien investi par des artistes en tout genre qui y œuvrent chaque jour sous l’œil du public se veut effectivement une respiration dans la ville. Cette proposition de façade, convoquant la nature travers une belle représentation d’un arbre en noir et blanc, agit comme une parfaite métaphore de ce que veut être le 59. Sinon une arborescence des pratiques artistiques les plus diverses, du moins un poumon vert, un espace pour flâner et regarder, un espace dans la ville pour respirer, un jardin imaginaire ou un grand arbre sous lequel s’abriter et rêver. » L’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon l’honneur ! L’Ensba de Lyon remporte cette année le « prix façade » avec l’œuvre de Salomé Fauc. Fondée en 1756, elle délivre un enseignement qui n’a cessé d’évoluer et de se diversifier au rythme des changements de la réalité artistique contemporaine. Elle est installée depuis mars 2007 en bord de Saône, dans un site historique privilégié, les Subsistances et en est devenue le pôle « arts visuels ». Conçue comme un laboratoire de recherche et d’expérimentation ouvert sur la création contemporaine, l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon forme des artistes, des auteurs, concepteurs/créateurs de demain dans les métiers de l’art, de la culture, du design textile, du design graphique et du design d’espace. http://www.ensba-lyon.fr/ Le jury a par ailleurs attribué une mention spéciale au duo finaliste du « prix façade » : les étudiants espagnols Rubén Pino et Sebastián Toledo de l’Universidad del País Vasco / Euskal Herriko Unibertsitatea, pour leur œuvre « Tragaperras » (en français : « Machine sous »), pleine d’humour et de références ! La maquette de l’œuvre est découvrir lors de l’exposition des lauréats la galerie, du 20 mars au 12 avril.