Reliefs

Reliefs

  • Du 15/10/2012 au 27/10/2012
  • Localisation : ArtLIGRE
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Après l’omniprésence des écoles américaines sur la scène picturale dans la deuxième partie du XXème siècle, la question cette aube du XXIème siècle est: « d’où peut venir la relève? » Une partie de la réponse me semble apparaître dans ce formidable réservoir que représentent les territoires de l’ex-Union Soviétique depuis leur réouverture l’Occident.
Le choc culturel de cet empire qui conservait de véritables Académies de Beaux-Arts (restant en relation avec l’Histoire de la peinture) et de la liberté (mais quelques fois la légèreté ou l’inconsistance) des formes américaines semble ouvrir cette nouvelle perspective. Kaia Kiik, née en Estonie, émigrée en France, puis aux États-Unis et enfin revenue en France est sûrement l’un des exemples réussis de cette trajectoire. Tout dans son travail actuel dénote une qualité picturale impressionnante avec des matières complexes qu’elle a peaufiné au cours des années en les enrichissant des matériaux les plus inattendus (farine, riz, maïs, gros sel, litière de chat, thé vert, terre, sable, colle carrelage, résine…). Mais dans sa sobriété abstraite ses toiles ne sont jamais baroques ni hasardeuses. Chacun des matériaux qui forment son vocabulaire semble nécessaire l’oeuvre.
En particulier dans son dernier travail autour des strates, toutes ces matières mêlées de manière savante et délicate, nous réapparaissent comme une sorte de mémoire de réalités déj rencontrées mais inexprimées jusque l , démontrant ainsi que toute leur efficacité et leur légitimité. On est alors transporté dans une subtile diagonale entre un sentiment abstrait et figuratif. Les espaces, les formes, les matières respirent des plus exaltantes libertés de construction et pourtant, cela reste toujours convaincant et beau comme des fragments de matières de Rembrandt…
L’art abstrait a souvent été synonyme de pauvreté de sens et de simplicité visuelle. Cette façon au contraire de concevoir une abstraction dense et si bien minéralisée dans son support, ne nous ôte rien des plus profonds sentiments picturaux de l’Histoire des formes. Elle ne les rend peut-être que plus mystérieux encore…
Alain KLEINMANN

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