Toute résistance est une réinvention de soi. Le regain de vie qu’accompagne le souffle de la révolte, l’intensification de la voix qui crie son opposition ou l’affirmation de soi dans le combat : on ne lutte pas sans redoubler d’existence. D’une manière ou d’une autre, on s’engage toujours à ne plus être le sujet que des forces de domination veulent que l’on soit, à se constituer en somme en une identité indisciplinée, autonome, difficile à maîtriser. Les six artistes réunis pour ce second volet de Ré-existence (Pierre Ardouvin, Adel Bentounsi, Brodette, Malachi Farrell, Pierre Grandclaude, Erwan Keruzoré) en sont les exemples mêmes. Tous ont en commun de mettre en œuvre une résistance politique, qui passe ici par la révision de nos filtres de lecture et le réagencement des imaginaires politiques. L’exposition présente ainsi l’art comme une puissance d’insurrection, une façon de contester le monde et d’exprimer le potentiel révolutionnaire de ses créateurs. Qu’ils s’approprient les images de la révolte, qu’ils déconstruisent les récits politiques ou qu’ils prennent part à la lutte des classes, ils redonnent sens à l’idée d’un art engagé, dans un monde qui cherche pourtant à en désamorcer la charge critique. Portées par l’urgence de lutter contre l’opinion et de peser face à l’exercice du pouvoir en démocratie, l’exposition donne une visibilité particulière aux soulèvements populaires et aux réponses policières des autorités. Libre et dissident, l’art affirme ici sa capacité à renverser symboliquement les ordres imposés en faisant de la force poétique un puissant levier de l’action politique.

Florian Gaité
Philosophe et critique d’art

Dossier de presse : http://lesreservoirs.free.fr/DP-LIMAYreservoirs_mars22.pdf

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