A propos de l’exposition

Magicienne, la fabrique de la ville nous donne voir en un seul et même lieu divers temps de l’histoire. Des durées totalement disjointes coexistent ici en un espace unique. Du haut Moyen-Âge l’ère industrielle, de lavoirs en charpentes, de fragments de poteries en copeaux d’ossements, plus de mille années sédimentent et s’enchevêtrent dans la terre et le bâti. Et ces années, ces mille années, d’innombrables individus les ont traversées ici même. S’il est commun de penser qu’ chaque instant, tous les espaces coexistent, la fabrique de la ville, et l’archéologie en général, rappelle qu’en chaque lieu, tous les âges se souviennent. En mille années, de très nombreux individus ont foulé ces mêmes sols et tous, d’une certaine manière, restent présents ici et maintenant par les histoires que l’on en fait. L’installation Présences de Simon Lambrey évoque cette co-présence, indépendamment du temps, de toutes les personnes qui participent ou ont participé la cité : présence/absence des disparus dont les traces sont peu peu exhumées ; présence de ceux-l qui exhument, fouilleurs et archéologues ; présence de ceux qui construisent, charpentiers, maçons, architectes… ; présence aussi du construit lorsqu’il veut bien montrer ses mains ; présence enfin de vous l -même qui déambulez dans le ventre des villes.

Simon Lambrey

Simon Lambrey est né en 1975 en Picardie. Formé très jeune au modelage et la taille directe de la pierre aux Beaux-Arts de Beauvais, il hésite s’engager dans une filière artistique après le baccalauréat, mais fait finalement le choix des études scientifiques. En 2005, il soutient un doctorat de sciences cognitives sur la perception de l’espace puis travaille successivement sur la question des dérèglements de l’image mentale de l’espace du corps, les phénomènes de sensations de présence et la notion d’espace personnel et d’inter-spatialité dans les interactions sociales. Mais en 2012, il décide de laisser de côté l’approche scientifique et de se consacrer une recherche plastique.

Tout au long de ses études puis de son activité scientifique, Simon Lambrey continue de cheminer sur le plan artistique. Il apprend le travail du bois et du métal et participe plusieurs expositions collectives. Au fil du temps, les matériaux et les formes évoluent tandis que sa démarche se précise.

« Ce qui m’intéresse, c’est la rencontre, la mise en présence. »

« Mon travail renvoie, d’une manière ou d’une autre, la question de l’altérité : l’autre en ce qu’il vient d’ailleurs, l’autre en ce qu’il est différent, l’autre en tant que subjectivité du regard sur le monde, l’autre encore, en ce qu’il est aussi notre double, notre alter ego. »

Après Chroniques des gens Humains, et Re-n’être, Présences est sa troisième exposition personnelle.

http://simonlambrey.com / simon.lambrey@gmail.com

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