POLYPHONE. Polyphonies visuelles et sonores

POLYPHONE. Polyphonies visuelles et sonores

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Polyphone, Polyphonies visuelles et sonores propose des expériences sensorielles pour penser le monde à travers la rencontre avec des œuvres visuelles et sonores de 14 artistes internationaux qui dévoilent le potentiel poétique et politique de l’écoute. Les installations, performances, dessins, photographies et vidéos présentés sont issus de différents contextes de création, tant historiques — des années 1970 à aujourd’hui — que géographiques — dont l’Allemagne, la France, le Liban, les Etats-Unis, le Japon et l’Afrique du Sud. Ces œuvres questionnent les effets et le pouvoir de voix et de sons pluriels dans la société contemporaine.

Le musée d’art et d’histoire Paul Eluard de Saint-Denis, éminemment polyphonique, se veut un lieu où une pluralité de voix se donne à entendre, un lieu d’échanges, de réciprocité et de partage. Il bruisse d’un millefeuille de messages, qui se trouvent rassemblés dans l‘ancien carmel du XVIIe siècle qui l‘abrite. Aux œuvres d’hier répondent les voix d’aujourd’hui, celles des artistes, des invités de la programmation, mais aussi celles des visiteurs. L’exposition Polyphone, Polyphonies visuelles et sonores articule des regards d’artistes, empreints tout à la fois de poésie et d’une pensée critique de la société contemporaine, aux mille voix dionysiennes, d’hier et d’aujourd’hui.

Si l’exposition repose sur la polyphonie musicale en tant qu’ensemble de plusieurs voix et sons, elle renvoie également au sens linguistique selon le théoricien Mikhaïl Bakhtine. C’est ainsi que Polyphone, Polyphonies visuelles et sonores met en lumière les manières dont peuvent s’articuler des systèmes d’expression et de représentation qui sont, parfois, en contradiction.

Les œuvres exposées proposent d’interroger l’harmonie et la discordance et d‘explorer les notions de perception et d‘écoute. Elles sont autant d‘invitations sensorielles, aussi bien sonores que visuelles, dont la dimension immersive suscite une expérience individuelle ou collective. Présentées dans les différents espaces d’expositions temporaires, dont la chapelle, infiltrées à travers les salles de la collection permanente et les espaces de circulation, elles investissent l’ensemble du musée, créant un dialogue avec les collections et ménageant des surprises au sein du parcours.

Polyphone propose la perception d’accents, de chants psychédéliques, de vibrations, de sons de piano, de champs électromagnétiques, de rumba, de gouttes d’eau, d’intonations de voix, d’un manifeste, de bruits liés à un char militaire, de voix de femmes et d’hommes politiques, d’un langage de signes.

L’exposition met en œuvre différentes modalités d’écoute et d’observation, elle invite à une déambulation avec casque pour capter l’inaudible, à s’attarder sur une plateforme intégrant une archive sonore, à regarder des photographies de sons, à se laisser porter par une musique composée, ou encore à être interpellé par des voix fantomatiques émergeant de manière aléatoire des salles de la collection permanente.

A travers toutes ces formes de perception, Polyphone révèle ce que peut signifier la congruence, en termes sonores, entre le multiple et l’organisé, l’individuel et le collectif, l’harmonie et la discordance à l’époque contemporaine.

L’exposition, développée en partenariat avec la Kunstsammlung Gera est accompagnée d’un catalogue (ed. Éditions Kehrer Verlag), d’une riche programmation culturelle, ainsi que par le séminaire du Centre allemand d’histoire de l’art Paris : Comment exposer la polyphonie ?

Visuel : Max Neuhaus, Broadcast Work, CJRT Toronto 1968, 1982, détail crayons de couleur sur papier calque © Courtesy Estate Max Neuhaus

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