Philippe CAZAL – LES COMPACITÉS & AUTRES PIÈCES DÉTACHÉES
- Du 06/02/2015 au 04/04/2015
- Localisation : Galerie Barnoud
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À partir du 6 février et jusqu’au 4 avril 2015, la galerie Barnoud présente une exposition de Philippe Cazal (né en 1948 La Redorte dans l’Aude, vit et travaille Paris et Bagnolet). Sous le titre LES COMPACITÉS & AUTRES PIÈCES DÉTACHÉES, l’exposition regroupe un ensemble d’œuvres autonomes qui entrent cependant en résonance les unes avec les autres.
Conçus selon les techniques utilisées en communication visuelle – composition des textes, choix des caractères, des couleurs et des matériaux… et de la mise en scène – les travaux de Philippe Cazal nous semblent familiers.Toutefois, cette familiarité est perturbée par les procédés mis au point par l’artiste et déterminés par une posture critique, voire séditieuse, de l’art et de la société : les normes, tant graphiques que socialement établies, sont assimilées pour mieux être détournées. Lui-même rompu ces méthodes – mettant en forme la charte graphique de sa signature, déj transformée en logo en 1985 – Philippe Cazal s’amuse en déjouer les codes.
Perfectionniste, prestidigitateur des normes publicitaires, il travaille la manière d’un directeur de studio (en témoignent les photographies prises dans son atelier), une manière de faire subversion, la fois sérieuse et facétieuse, afin de reconsidérer le rôle de l’artiste dans la société consumériste.
LES COMPACITÉS (2011-2012) consistent en une série de vingt formes découpées dans du plexiglas et fixées au mur, contraintes par des vis et des rondelles. Elles sont issues de vingt mots choisis et compactés par l’artiste. Cette métamorphose les prive de leur lisibilité première. Elle leur donne une forme nouvelle, abstraite, dans laquelle subsiste leur sens initial. Ces oeuvres captent ainsi une autre réalité, déstabilisante, où se mêlent esthétique, jeu et poésie. Quand la forme procède du sens…
TABLEAU (1989) se présente sous la forme d’un mobilier en kit associant table-basse et tableau… Fourni avec son mode d’emploi, ses deux plateaux et un piètement, l’oeuvre est en quelque sorte le résultat d’un mariage entre le design d’objet et un double message politico-social. L’usager est amené opérer un choix stratégique entre ce qui sera le tableau et ce qui sera la table !
Les photographies DANS L’ATELIER (2012-2014) mettent en situation l’artiste dans son lieu de travail… Lieu de tous les possibles où les modèles s’introduisent subrepticement en le confrontant un imaginaire académique de l’histoire de l’art tout en se saisissant de ses oeuvres.À sa manière, Philippe Cazal réactive un thème qui s’inscrit dans la tradition des représentations d’atelier, l où le mythe de l’artiste est apparu, initié dès la Renaissance, qui a fini par se dissoudre dans la création contemporaine.
Quant au MOBILIER DE COLLECTIVITÉ (2001-2008), il associe de manière inattendue un mobilier standard – tables, chaises de collectivité – et des mots constitués de lettres évidées, découpées au jet d’eau haute pression. Fidèle son intérêt pour le langage, Philippe Cazal déstructure le mot pour en différer la lecture et laisser libre-court l’imaginaire du regardeur.À l’occasion de l’exposition, est également présentée PEINTURES (1988). L’oeuvre appartient la collection Géotec. À l’origine, les six toiles étaient accrochées dans les vitrines du Crédit Agricole de la place Darcy, Dijon, sous l’intitulé « Au bout du compte », dans le cadre de la manifestation Nouvelles Scènes.
D’une pièce l’autre, le statut de l’oeuvre et de l’artiste est l encore, telle une constante du travail de Philippe Cazal, soumis un débat critique fondamental, un regard entre ironie et dérision, sens et non-sens, en faisant passer ses réalisations par un système plastique rigoureux, formellement et intellectuellement exigeant. Le travail de Philippe Cazal est représenté dans d’importantes collections françaises et internationales.
En France, on peut notamment citer le Musée national d’art moderne du Centre Pompidou, le Fonds national d’art contemporain, le Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne (collection de la Caisse des dépôts & consignations), le Musée départemental d’art ancien et contemporain d’Épinal, le Musée des Beaux-Arts de Tourcoing, ainsi que plusieurs Fonds régionaux d’art contemporain.À l’étranger, il faut noter le Kunstmuseum, Lichtenstein, le Kunst Museum, Saint Gallen (Suisse), le Museum für Moderne Kunst, Frankfurt am Main (collection Rolf Ricke – Allemagne). Visuel : Philippe Cazal, Compacité (OBJET), 2012, mot compacté, découpe au laser sur feuille de Satinglas, h. 50 cm