Permanent Marker #6 | Passages | Angélique Jacquemoire

« Un bruissement de regards emplit les passages. Il n’est aucune chose ici, qui au moment où l’on s’y attend le moins, n’ouvre fugitivement un œil pour le fermer dans un clignement rapide. Et, si l’on se rapproche pour mieux voir, il a disparu. »
Walter Benjamin, Paris, Capitale du XIXe siècle. Le Livre des Passages, p.557, 1989, Editions du Cerf

À partir de vidéos et photographies d’archives familiales glanées, le travail d’Angélique Jacquemoire relève de la peinture, de la photographie et de la vidéo. Sa recherche est portée sur la transposition et le passage d’un médium à un autre, sur la permanence, la résistance et la dégénérescence des images.
Négligeant des informations qui en permettraient une lecture accessible, les images sources sont souvent altérées.
Angélique Jacquemoire recadre des détails et les dilate, ne laissant qu’un substrat de l’image d’origine. Son travail, à la fois silencieux et énigmatique, ne cesse d’interroger la matière même de l’image.
Passages, est un titre qui semble être lié à l’emplacement géographique de l’ABC. Toutefois, il prend tout son sens en révélant les différents aspects qu’induit le travail d’Angélique Jacquemoire.
Les passages sont alors des fragments de photographies ou de vidéos. Ils révèlent les résonances et les échos entre les différentes œuvres, à la fois ce qui se répète et se reflète.
Les passages sont aussi des espaces étroits où les corps se rapprochent, une intimité se crée entre le spectateur et les œuvres de petits formats. Les vitres miroitantes intègrent celui qui s’avance et passe.