Permanent Marker* #3 :  Renaître autant | Maël Le Goarant

Permanent Marker* #3 : Renaître autant | Maël Le Goarant

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Chercher dans l’histoire de l’art ses références, sa « famille » artistique, c’est surtout donner plus d’importance aux discours qui ont été mis de côté, voir qui ont été effacés par une lecture patriarcale de l’histoire de l’art. Comment ne pas être le vecteur involontaire d’une idéologie dans laquelle on ne se reconnaît pas ? Créer de nouveau langage, en fictionnant la pratique plastique est l’alternative que j’explore.
Déplacer dans la pratique de la peinture des expressions plastiques qui ne sont pas uniques. Investir la surface, flirter avec le mauvais goût des couleurs, mettre le doute sur l’identité du peintre sont autant de problématique qui m’ont amené à travailler avec les personnages fictifs de Fañch Gall et Mael.

Le Manifeste Transféminisme Transdisciplinaire rassemble les éléments importants de ma pratique. Ce texte revendique une proposition d’alternative fluide, féministe et transdisciplinaire de solution au patriarcat et à l’hégémonie de la masculinité. L’idée principale est le déplacement des techniques et des théories. Dans mon cas, les déplacements des théories de sociologies concernant l’identité, le genre et le féminisme en peinture, et ce, en utilisant la fiction. Une autre idée évoquée dans ce manifeste est que chacun peut transpasser les carcans imposés par le patriarcat comme système établi. C’est une invitation à se permettre ce que la société actuelle ne nous permet pas. La prise en compte des diversités d’expériences, même contradictoires, peuvent être sources de créations. Ainsi dans mon travail j’utilise des personnages fictifs que j’ai créés. Ils ont chacun une pratique, une expression différente même si à chaque fois il y a un positionnement dans la peinture à travers elle ou face à elle.

Mael déplace des éléments extérieurs à la peinture dans son travail. Il se réapproprie les stratégies de détournement des artistes féministes et les injectes dans ses pièces. Il utilise alors le tricot, le tissage qui sont pour lui une manière d’externaliser une relation intime à la peinture. Quand il crée avec ces matériaux, en utilisant une crème-peinture aux propriétés cicatrisantes, il crée son langage plastique. Son travail se réfère au corps, à ce qui le protège, le guéris mais aussi le restreint. En recherchant à travers le trauma une approche curative et méditative du médium.
The Spider, fait référence à une toile du même titre de Forrest Bess. Tissée de laine blanche à même le châssis l’évolution de cette pièce était conduite par les rêves qu’elle a engendrée.

Fañch Gall déplace son espace intime dans l’espace même de la peinture. Sa palette de couleur est restreinte au bleu clair, rose clair, blanc, bleu et rouge. Ce choix particulier lui vient des ambivalences qui entourent ces couleurs. Empruntées aux couleurs du drapeau transgenre sur lequel une bande blanche est restreinte par des bandes de couleurs rose clair et bleu clair (baby pink et baby blue en anglais). Pouvant être considérées comme étant de mauvais goût, elles ont cependant un sens fort, une certaine valeur économique (en marketing) et sont sociologiquement connotées. Le motif camouflage ré-interprété fait aussi son apparition dans ses peintures. Avec les Pornotopie ( en référence à Pornotopie de Paul Préciado) ce sont les impossibilités d’être dans un espace qui est restreint par des normes. C’est un jeu avec la rigidité des espaces picturaux ou cette forme blanche ne s’adapte jamais vraiment.

En partenariat avec l’ENSA Dijon

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