Patrick SAUZE
- Du 25/01/2018 au 03/03/2018
- Localisation : Galerie Jean-Paul Barres
- Site de l'événement
- Organisateur : PATRICK SAUZE
Mon dilemme, choisir entre la dynamique du vide et l’inertie du plein
Par Michel Grialou
En relation avec le travail si particulier de cet artiste,
il est possible de retrouver très facilement un texte
de Pierre Tilman intitulé :
La page blanche, texte très éclairant à mon humble avis.
La page blanche, un peu comme celle de l’écrivain, ou celle
du candidat à une épreuve quelconque qui redoute de rendre,
feuille blanche. Il expose à la galerie Barrès Rivet
jusqu’au 3 mars 2018 au 1, Place Sainte-Scarbes TOULOUSE.
C’est un travail sur lequel broder serait un art très difficile,
ou plutôt bien délicat. Patrick Sauze n’est pas un bavard,
ou du moins, ne s’étale pas sur ses productions.
Déjà, il n’a pas besoin de kilos de peinture, et de couleurs,
et de pinceaux ou brosses pour ses réalisations.
On l’imagine prêt à tout, et, petit à petit, les ingrédients
s’estompent et disparaissent. Ainsi, de couleurs diverses,
il va souvent tendre vers une sorte de monochromie
qui devient presqu’un but vers lequel il temps et qui peut
devenir efficiente. Quant au support, il semble ne pas avoir
d’importance, ou plutôt, ils ont tous la même importance,
toile, papier,……
« Son désir de monochrome, est un pas suspendu,
un équilibre entre un rectangle blanc central
(Jadis une figuration de la feuille vierge) et une action
en pourtour, Tout autour c’est le reste du monde qui se déploie,
c’est à l’univers de tourner autour de l’art. » Benjamin Lhemoine 2010
Du support, le centre reste vierge dans la plupart des travaux.
Quelques traits limitent le cadre, comme rejetés sur
le pourtour mais en aucune façon n’emprisonne le contenu
qu’il vous est complètement libre d’imaginer. Le trait,
qui semble rejoindre le trait du dessin, « la traduction la plus
directe et la plus pure de l’émotion. » Ces fameux traits
qui ouvrent et investissent l’espace en définissant l’écran
seul présent, en apparence. Ce dernier peut être diversement
coloré, mais sans lourdeur aucune. Un seul ou deux réunis,
pourquoi pas. Vous êtes libre, libre de voir, de percevoir,
d’imaginer, et qui sait, d’entendre, d’écouter ? Au sujet des
écrans, l’artiste évoque des écrans, tout courts, des écrans évidés,
des écrans gris, des écrans doubles, des rings quand ils sont
ronds !. Le mot minimaliste peut vous traverser l’esprit.
C’est un peu le mot attrape-tout. Dès qu’il y a peu sur le papier
ou la toile on parle de minimalisme. Et à l’autre bout ?
Les oeuvres de Patrick Sauze donneraient davantage à voir
du côté du conceptuel. « Ils sont issus d’une profonde pensée
méditative avec une conscience aigüe de l’immatérialité de
l’existence dont le vide abyssal subsiste toujours dans notre inconscient.
(…) Son oeuvre commence dans le vide et fait
émerger quelque chose qui n’a aucune racine dans ce monde.
Avec des moyens exceptionnellement économiques les tableaux
matérialisent des formes inusitées mais hypnotiques.
C’est une formidable réussite de les avoir fait avec tant
de clarté, de délicatesse et de précision. Kathleen Burlumi
Un mot peut vous tarauder l’esprit : vide. Un sentiment du vide.
Une sorte d’appel du vide, qui peut avoir quelque chose de
fascinant. Est-ce le but de notre artiste ?
Publié par Michel Grialou / Culure 31