Vernissage Mardi 5 Février de 18H30 21H30
Paranoïa « Eye and I » Je tiens dire que mon expérience n’est pas linéaire et stable ; elle se compose d’un groupe d’expériences différentes et successives. Je veux partager mes rêves et méditations avec les autres et pour cela j’ai peut être besoin de plusieurs expériences et de beaucoup d’années de travail dans des directions différentes pour trouver une formule adéquate pour ce dialogue, d’une part entre moi et l’autre, et d’autre part entre les contradictions de l’œuvre elle-même. J’aspire créer une œuvre d’art libre, loin de la grisaille et de l’inertie et de ce qui en inspire. Je suis né et grandi sous un régime politique dictatorial et la peur est la plus grande action qui a accompagnée chaque seconde de ma vie. Dessiner les visages me terrifie parce qu’il y’a l des yeux qui me surveillent et qui me rappellent l’état d’espionnage et de persécution dans mon pays, de sorte que je fuis la toile peinte afin de ne pas me sentir observé. En regardant avec précision, j’ai découvert que mes yeux font partis de ces yeux qui m’observent, que je suis parmi ces personnages internes ; un dédoublement en quelque sorte où je suis la fois persécuté et persécuteur. Et j’ai compris que le seul moyen de mettre fin ce processus et de me débarrasser de ces personnages internes serait de les peindre. J’ai alors commencé travailler sur ce thème. Quant un ami m’a rendu visite quelque temps après, et découvrant mes peintures il me conseilla de lire le roman 1984 de Georges Orwell. Ce roman était un choc pour moi car Orwell racontait ma propre histoire. “On devait vivre, on vivait, car l’habitude de-vient instinct, en admettant que tout son émis était entendu et que, sauf dans l’obscurité, tout mouvement était perçu” Pour moi les personnages de ce roman sont des personnages réels avec lesquels je vis et auxquels j’appartiens, tous autant que nous sommes, contrôlés par les mêmes mécanismes. Mon souhait est qu’un jour viendrait où cette peur de la présence de ces personnages finit par disparaître. Mon projet est donc un processus d’émancipation par rapport ces personnages internes, mon double interne, une tentative d’unification de mes deux parties en une seule libre. Walaa Dakak