Nostalgie

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Melkart Gallery Présente “NOSTALGIE” de Gefso PAPADAKI
du 19 avril au 3 mai 2017.

Vernissage le 21 avril à 19h.

La Géographie de la Nostalgie dans l’oeuvre de Gefso Papadaki

La pensée d’un homme est avant tout sa nostalgie

Albert Camus

En insistant dans sa course perpetuelle dans un lieu plein de couches tendres de poésie et fouillant les souvenirs d’ une géographie humaine personelle et fragile, Gefso Papadaki conçoit une nouvelle planète lointaine mais intime au-dessus de laquelle se berce tendrement une petite phrase d’Antoine de Saint-Exupéry: “La nostalgie c’est le désir d’on ne sait quoi…”.

Les oeuvres de la série “Nostalgie”, dont la plupart sont présentées pour la première fois à Paris, puisent leur inspiration dans des vers de grands poètes Grecs et mobilisent avec une adresse harmonieuse, une hardiesse de couleurs nature acryliques tangibles, des effacements vigoureux, des formes instrumentales abstraites et des attaques de matière tridimensionelles sur les canevas en s’intègrant dans la langue primaire connue et l’alphabet fondamental et des symboles dont le peindre se sert.

Les univers palimpsestes fragmentés des vers et des instants, les empreintes indélibiles des rencontres les plus illustres et des séparations les plus douloureuses, les lettres mortes de promesses et les pays perdus des désirs, suivant le cycle imaginaire de la vie et de l’amour et en choisissant le voyage perpetuel comme une condition propre et figurée d’existence, s’appuient sur la parole perspicace et tendre d’Emile Michel
Cioran: “L’obsession de l’ailleurs c’est l’impossibilité de l’instant; et cette impossibilité est la nostalgie même”.

En évitant la description figurative et choisissant l’abstraction, en lisant entre les lignes, cherchant le parfum persistant et le distillat dense des vers, Gefso Papadaki plonge un regard introspectif dans les gisements antiques de la beauté, et le regret de la sagesse postérieure de l’oeuvre de Cavafis (“Car devenu sage…”, “Fais tes adieux à Alexandrie qui s’eloigne”, “Gris”, elle cherche la jeunesse perdue en poursuivant la mélancolie native de Kariotakis (“L’éveil de la jeunesse”), elle déroule l’invisible fil d’argent d’une certaine communication possible (Ritsos “Deux mondes sur une corde d’argent”), elle marche seule vers le “Champ pas fauché” d’Odysséas Elytis et vers l’arrière pays doux de Titos Patrikios (“Les deux tabourets”), elle plonge dans le crépuscule étrange et soulageant de “Nostalgie immense” de Tassos Livaditis, et elle emerge elle émerge au large, dans la barque salutaire de ce qui a autrefois existé.

En composant adroitement les demi-tons mineurs du Temps et de Sentiment introverti, en mobilisant des compositions diagonales vigoureuses où le silense du blanc s’entretient avec des roses opalin, des verts solides et des rouges de sang, en reconstituant organiquement les fragments du temps impitoyable et de la matière restante, en évoquant les coordonées imaginaires des pays éternels et de la mémoire inextinguible qu’elle même a écoutée et sauvée, Gefso Papadaki dessine un champ organique, peint et vecu à la fois lyrique et puissant et fuyant en même temps.

En nous rappelant que la nostalgie est le réfus du temps qui ose passer, en nous laissant en arrière. 1

Mais en nous assurant tout de même, que la nostalgie est le combustible fondamental pour le temps qui nous reste à vivre.

Iris Kritikou
Μarch 2017

1. Sylvain Tesson: “La nostalgie, c’est être indigné que le temps ose passer sans nous.”

Text traduit par Mary Galani- Criticou

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