« MISE À NU » de Vladimir KARA

« C’est en voyant ce qui se passe au Centre LGBTQI aujourd’hui, avec la présence de toutes ces personnes qui demandent l’asile en France et qui se retrouvent chaque dimanche pour s’entraider, que j’ai senti la nécessité d’apporter mon soutien et mon témoignage. Je suis artiste peintre et lorsque j’ai émigré de l’Union soviétique en France – il y a plus de 30 ans – je portais plusieurs « étiquettes »: j’étais juif et homosexuel. J’ai dû m’expliquer pour obtenir le statut de réfugié. Et même si le contexte de l’époque était différent, l’exil nous contraint toujours à résoudre la question des étiquettes, à comprendre qui nous sommes, à nous dévoiler à nous-mêmes.
C’est pourquoi j’ai choisi le thème de la « Mise à nu » pour apporter ma contribution à la situation actuelle des réfugiés LGBT. En se déshabillant et en regardant les autres en face, on mesure à quel point nous sommes à la fois pareils et différents; nous avons toutes et tous deux mains, deux pieds, une tête et un sexe, qui font de nous des êtres égaux et uniques. Se mettre à nu est très difficile et exige une grande liberté. C’est sans doute cette liberté que nous cherchons dans l’exil. »