MÉTAMORPHOSES au Musée du Montparnasse
- Du 23/10/2012 au 04/11/2012
- Localisation : Musée du Montparnasse
- Site de l'événement
- Organisateur : Kazem KHALIL
Né en Syrie, Kazem arrive Paris en 2001 et commence ses lavis au marc de café qu’il réalise avec ses mains, ses doigts ou ses ongles. Ses lavis ont un dessin très précis qui rivalise avec les giclures de marc de café aux nuances subtiles allant d’un marron profond un ocre presque jaune . Il produit ensuite toute une série de tableaux qui livre une palette hardie et flamboyante d’où surgissent des figures aux allures ciselées dans la matière. Avec les grands formats, son geste s’épanche sans retenue avec une vigueur et une énergie peine interrompues par le bord de la toile. A la touche plus marquée du couteau, Kazem en arrive une touche plus fluide qui voit la dispersion formelle du sujet. Des visages possèdent trois yeux, deux bouches. Est-ce un excès de mouvement, une difformité ou un état schizophrénique du monde ? La peinture est chargée de témoigner d’une humanité fracassée, secouée qui est confrontée une perte de repère totale.
Voulez-vous vous retrouver ?Alors soyez confus ! -1- L’œuvre de Kazem émane d’un gouffre lointain et obscur, elle vient de lieux oubliés de l’histoire, des lieux qui enveloppent les couches profondes de la mémoire. À peine vous éloignez-vous qu’aussitôt elle susurre votre oreille et vous dit : soyez confus si vous souhaitez retrouver toutes les dimensions de votre âme. -2- Un délire particulier circule dans l’espace de la toile, comme une anticipation ailée dont l’espace de vol nous attire et nous invite nous installer, aller au fond des choses. Voyant l’espace, les ailes nous séduisent et nous incitent voler librement. -3- Ne demandez pas au tableau d’où il vient, mais où il va. -4- Les rêves descendent, mais dans la réalité Les choses montent, mais dans le tableau -5- Des couleurs qui aiment voyager, couleurs grises dans une pâle lumière, sûres que leur traversée est lumière éclatante. -6- Le tableau est envahi par des nuages secrets oscillant entre questions et incitation inventer d’autres questions. -7- Quel que soit le regard que vous portez sur le tableau, il vous semblera toujours que le feu tend la main pour mendier un peu de cendre. -8- Au cœur du tableau, une lumière qui éclaire les angles Recherche inlassablement l’ombre. Il y a, dans ce tableau, une image de la liberté Le tableau pleure aux yeux de celui qui sait la voir. Que signifie pour vous une liberté qui pleure dans une œuvre ? Ne sachant pas si la liberté pleure cause de vous ou pour vous, votre liberté ne sera que formelle -9- N’oubliez pas en contemplant ce tableau Le devoir de le bien connaître, Pénétrer son cœur Et surtout que la lumière y réfracte ses rayons éblouissants qui se transforment en tissu de nuage. Comme un navire, le tableau fend le large, et n’accoste jamais. -10- Avez-vous vu, au-del de mon seuil, la rose solitaire, vous demandes le tableau que tu contemples ? Elle s’appelle l’Enfance de l’Avenir. Adonis (Paris 2012)