LEÏLA BRETT
- Du 16/02/2015 au 28/02/2015
- Localisation : Galerie du Tableau
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Lilas et autres Nuances
Pour ma seconde exposition décennale la galerie du Tableau, j’ai choisi de présenter des œuvres de séries récentes : Nuance 096 (diptyque) (2013) et de tout nouveaux dessins, Lilas (2014-2015). Il est toujours question dans mon travail, soit de recouvrement, soit de prélèvement. Nuance 096 (diptyque) tient des deux : du pastel « gris de Payne » – « moins un gris qu’un violet sombre [1] » – vient remplir totalement la surface du papier, puis est enlevé l’aide une pointe graver et d’un T, traçant dans la matière une ligne horizontale tous les millimètres environ. Le pastel est quasiment retiré du papier. La surface se fait lisse et plane. « […] Le geste trame le motif en même temps qu’il l’altère et l’enfouit. […] La nécessité du faire est aussi celle de faire disparaître le geste du faire. Dire aussi qu’au geste cent fois, mille fois réitéré, répond le principe sériel qui régit la plupart des œuvres2. » Lilas emprunte son nom une autre série d’œuvres, les Tabulas lilas 3 de Simon Hantaï. Dans mes Lilas, deux couleurs se confrontent : celle du papier blanc « héliosensible », et celle des nombreux points de feutre, blancs eux aussi, qui le recouvrent presque totalement. Au fur et mesure de son exposition, la couleur non-peinte devient immatérielle et vulnérable. Pour reprendre les termes de Dominique Fourcade propos des Tabulas lilas : « […] ce qui donnait vie cette couleur lilas, l’agent ultraviolet de la lumière du jour, était le principe même qui allait l’anéantir, et la brûlait déj alors que nous la regardions4 […] ». Leïla Brett 1 Cédric Loire, « Leïla Brett. Une singulière trame… », cat. exp. L’art dans les chapelles, 23e édition, Pontivy, 2014, p. 16. 2 C. Loire, « Leïla Brett. Une singulière trame… », op.cit., p. 16. 3 Elles-mêmes font référence une parole de Matisse de 1952 : « Mais avez-vous vu la couleur du confessionnal ? La couleur qui apparaît dans les parties ajourées est-elle lilas ou violet ? De cette couleur sort un effet que j’aimerais qualifier de surnaturel. » Extrait cité par Dominique Fourcade, « 1973-1982, Les Tabulas, in sheer hantaïcity », cat. exp. Simon Hantaï, éditions du Centre Pompidou, Paris, 2013, p. 185. 4 D. Fourcade, « 1973-1982, Les Tabulas, in sheer hantaïcity », op. cit., p. 185.