Laurent Septier. Un peu d’éternité, mais pas trop
- Du 26/11/2012 au 08/12/2012
- Localisation : Galerie du Tableau
Puisque le hasard et le souci d’esthétique ont placé trois images comportant chacune cinq éléments, m’est venue l’idée saugrenue de compulser un site traitant de symbolique. J’ai ainsi appris que le nombre 555 correspondait la graduation, selon les proportions du corps humain, des anciennes cannes d’arpenteur. Chaque nombre était égal la somme des deux nombres précédents. Des encoches sur les cannes marquaient les subdivisions et l’unité élémentaire de longueur utilisée était un grain d’orge. Il fut établi que la 34e ligne (encoche) marquait la longueur d’une paume de la main; 55, c’est la palme; 89, l’empan; 144, le pied; et 233, la coudée. Les maîtres d’œuvre étaient donc munis de cette canne crantée qu’ils appelaient la quine, en l’honneur des cinq mesures établies. Or, en additionnant les nombres de ces cinq types de mesure (34+55+89+144+233), on obtient: 555.
Animal, minéral et végétal forment ici une bien curieuse canne d’arpenteur dont les graduations impliquent sans doute plus la dimension humaine ou géographique que ne le font les chiffres. Laurent Septier a tellement fondu son travail celui de la Chine qu’il est devenu un interprète émérite de la photographie, en quelque sorte un traducteur de pixels en idéogrammes. Ou serait-il l’auteur de haïku dont la portée poétique va toujours plus loin que les images ? Bernard Plasse