Joël DENOT “récits japonais” | exposition personnelle de photographies récentes

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A l’opposé d’une photographie qui cherche figurer ou transfigurer le réel, les images de JOËLDENOT se concentrent sur les éléments essentiels de la photographie : la lumière, la couleur et le rapport au temps.

Depuis 1991, la recherche que JOËL DENOT poursuit relève d’un geste purement photographique, entièrement réalisé la prise de vue. Il élabore celles-ci partir d’intensités lumineuses différentes, d’une lumière maîtrisée et colorée une lumière saturée qui dissout la couleur dans le blanc. JOËL DENOT produit une série par année constituée d’une trentaine de pièces, alternant de grands formats, toujours produits en tirage unique (sur papier cibachrome), et des instantanés de plus petite taille (Polaroids ou papier Fuji).

Après une première exposition personnelle la galerie en 2009, JOËL DENOT revient Rennes pour présenter ses travaux réalisés au cours des trois dernières années, depuis son installation Tokyo. Ce changement de pays, s’accompagne d’un changement de lumière et de quelques évolutions techniques de sa pratique, par l’utilisation de papiers japonais qui apportent des couleurs et une chimie différente des papiers photo occidentaux.

Cette nouvelle exposition montre de très grands formats réalisés au sténopé, « le niveau zéro de la photo » se plait dire l’artiste propos de cette méthode couramment utilisée par les pionniers de la photographie, la fin du XIXe siècle. Le sténopé se présente sous la forme d’une boîte dont l’une des faces est percée d’un trou minuscule qui laisse entrer la lumière. Comme l’œil, le sténopé capture des images inversées du visible. Du fait de la petitesse du trou permettant la lumière de pénétrer l’intérieur de l’appareil, le temps nécessaire pour impressionner la surface photosensible est très long.
Avec un travail tout en couleur et de grandes formes abstraites, JOËL DENOT nous renvoie directement notre propre rapport au temps et « ce qu’on nous donne voir ». Il nous propose un travail issu du processus simple de la formation d’une image, non-représentative, qui prend tout son sens dans la période actuelle où l’image est omniprésente dans le quotidien de tous, où tout est immédiateté avec la facilité croissante de produire de l’image (parfois inutile) avec des appareils toujours plus technologiquement performants. JOËL DENOT a le souci de casser la fascination de l’image.

Il contribue par son travail repousser les limites de l’expression photographique et s’interroger sur le medium. Ainsi, depuis plus de vingt ans, l’ensemble de ce travail révèle un type particulier de photographies, faites de manques, de couleurs quasi monochromes et d’images latentes. Cette photo est appelée par l’artiste une “photographie brut”.

La photographie en tant qu’œuvre résulte d’un geste purement photographique, sans travail de laboratoire. Ainsi, l’artiste démonte, déconstruit la photographie traditionnelle au profit d’une radicalité dans l’abstraction. Les différentes sensibilités lumineuses mettent en jeu le recouvrement entre blanc et couleur où le sujet disparaît et apparaît. Ses photos sont dénudées du superflu ; pour les habiller, uniquement lumière et couleurs.

Le travail de JOËL DENOT est donc étonnant et déroutant : le regarder, c’est se demander ce que l’on regarde. Toute l’idéologie de l’art abstrait réside dans cette interrogation. Dans ces images apparemment vides, qu’y a-t-il voir ? Grâce cette radicalité voulue par l’artiste, le spectateur de l’œuvre aiguisera son regard et éveillera son esprit des réflexions sur l’art. JOËL DENOT , celui qui prétend photographier la lumière elle-même, utilise les outils du peintre. C’est avec de l’encre qu’il procède au relevé de l’impact lumineux qu’une fenêtre découpe sur une surface. Il s’intéresse tellement ce qui se perçoit d’abord comme un blanc, qu’il en reproduit très artisanalement le contour l’aide de petits papiers découpés, déchirés, recollés, et qui, placés sur l’appareil, serviront de cache. Il en résulte une image où le second blanc (en fait, l où la lumière a brûlé la surface sensible) ne se superpose pas tout fait au premier. Cela produit un effet de «bougé». Ce qui a été vu une fois ne le sera pas une seconde fois.

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