Imminentes Evasions

« Heartquakes – Shifting Walls »
Video installation on painted wall and China ink diptych on paper of 312 x 150 cm each.

« Heartquakes – Shifting Walls »

Dans ces deux pièces, l’une strictement graphique, “Heartquakes”, inspirée de vues de sols en plein maquis, d’espaces racinaires, l’autre sonore, vidéo et dessinée, intitulée “Shifting Walls”, et issue d’une observation prolongée dans un chantier de construction d’un petit bâtiment, le spectateur est invité à mettre en œuvre une perception stratigraphique.

Ne focalisant pas le regard sur un objet mais sur une matière graphique vrombissante, les deux fresques à l’encre de Chine présentent à la fois une vision microscopique du réel à travers la multitude de détails interpénétrés en quanta rythmiques, et une vision cartographique comme la vue lointaine d’un « jardin aux sentiers qui bifurquent ». Ces textures graphiques induisent une mise en rythme du regard qui se pulvérise ensuite dans l’installation sonore, vidéo et dessinée sous une autre voûte du musée.

Invitant à l’immersion dans une multitude de durées imbriquées à travers des glissements de milieux, des espaces mouvants, l’installation provoque une sorte de vertige, la sensation d’être entre des dimensions, entre des vitesses différentielles.

En intégrant le spectateur dans une complexité organique, il s’agit de créer un dispositif de mise en état de danse à travers la sensation d’un « devenir-tambour », en donnant la perception simultanée de plusieurs dimensions temporelles, la coexistence du flux en basse continue et de l’événementiel, de l’instant et de la durée, et de faire ressentir de façon kinesthésique un présent particulièrement intense, multiple dans son surgissement.

In these two pieces, one strictly graphic, Heartquakes, inspired by ground views, root areas and the other videographic sound and drawn entitled Shifting Walls, created from a long observation on construction site of a little building of four floors, the spectator is invited to experiment a kind of stratigraphic perception.

Rather than focusing on an object but on a roaring matter, these China ink drawing diptych shows in the same time a microscopic view of the real in the variety of details mixed in rhythmic quanta and a kind of cartographic view as the distant perception of the garden of Jorge Luis Borges, ‘where paths lead off in different directions’. These graphic textures generates a rythmiticity of perception which disperse then in the sound video and graphic installation.

Ariane Maugery, 2019