IMAGES DE CHINE EN 1830-1840, GRAVURES RARES D'ARTISTES ANGLAIS

IMAGES DE CHINE EN 1830-1840, GRAVURES RARES D’ARTISTES ANGLAIS

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Pour les Occidentaux, la Chine est un pays mystérieux et compliqué. Cela provient probablement de la barrière des langues, d’une grande différence entre les us et coutumes ou entre les religions, ou bien encore d’une géographique impressionnante, vu l’immensité de ce pays.

Aujourd’hui, la Chine est ouverte au monde : tout le monde peut aller la visiter, mais elle a changé et ce que l’on voit désormais est différent de ce qui existait il y a deux siècles.

Les images de la Chine de 1830 1840 étaient quasiment inconnues des étrangers, mais aussi des Chinois eux-mêmes.

Il y a une dizaine d’années, quelques illustrations provenant de gravures sur la Chine ont été trouvées chez des antiquaires indiens, mais elles étaient détachées de l’ouvrage original. Ces images ont stupéfié Mme Xintian Zhu, la conservatrice du musée, car elle n’avait jamais vu de telles représentations de son pays datant de cette période. Elle n’aurait jamais pensé qu’il y a deux siècles, son pays était si merveilleux, si splendide… Sous le régime communiste, il était enseigné que la Chine du xix e siècle subissait les attaques des envahisseurs occidentaux et qu’il s’agissait de la période la plus sombre de l’Histoire de la Chine.

Des recherches ont donc été entreprises pour savoir s’il existait encore un ouvrage complet. Des renseignements ont été pris auprès des antiquaires de Londres, qui ont tous unanimement répondu : « Ces quelques feuilles détachées sont connues et coûtent cher, mais personne ne sait s’il existe encore un ouvrage complet ». L’enquête auprès de la grande bibliothèque du British Museum a été négative. À force de recherches, quelques années plus tard, les quatre volumes ont été découverts chez un antiquaire : ils avaient été conservés en Inde par un collectionneur.

Ces quatre volumes en bon état regroupent environ 128 gravures qui donnent une idée assez précise de la Chine : elles présentent toutes sortes d’images d’une société sophistiquée et bien organisée. Les paysages, l’architecture, la vie quotidienne des différentes classes sociales depuis le mandarin (haut fonctionnaire) jusqu’au paysan en passant par les riches marchands et les ouvriers. On y voit également des scènes concernant la fabrication de la soie, celle du thé ou bien même des lanternes, etc. Certaines décrivent des punitions, des processions religieuses, des déplacements de mandarins ou des mariages. D’autres concernent des scènes de la rue comme la gravure représentant le joueur de marionnettes, le cirque, les joueurs de serpent (et non des charmeurs comme en Inde)… Il est donc possible d’admirer l’environnement dans une harmonie totale, que ce soit l’intérieur d’une maison avec son jardin, ou l’extérieur avec les aménagements des temples, des monastères, des maisons administratives, ou encore avec des paysages, des montagnes, des rochers.

Beaucoup de ces scènes sont associées l’eau, chose que l’on peut comprendre, car le Grand Canal de Chine tenait et tient encore aujourd’hui une place importante. En effet, il est le plus long canal du monde : il relie Pékin (Beijing) Hangzhou et s’étire sur 1794 kilomètres en comptant ses multiples bras. Il peut atteindre une largeur de 50 100 mètres. Il a été commencé dès 486 av. J.-C. pour être terminé en 1293, soit 1779 années de construction ! Il est franchi par des centaines de ponts dont les arches indiquent une technologie avancée, inconnue dans le reste du monde cette époque. Aujourd’hui encore, le Grand Canal est en service.

Pourquoi connaissons-nous aussi peu de représentations de cette époque ? Peu d’images de la Chine ancienne existent, car les artistes chinois dessinent et peignent, encore aujourd’hui, d’après leur inspiration. Ils vont voyager et observer soigneusement les paysages ou les villes pour réaliser leurs croquis, mais ils ne vont pas se poser devant la nature ou dans une ville pour en dessiner les détails. Ils vont reproduire ce que leur esprit et leurs sentiments ont retenu et c’est ce qui créera la véritable œuvre d’art : il s’agit d’une interprétation poétique. Cela a été constaté dans les nombreuses expositions de peinture chinoise qui ont été faites depuis quatorze ans au Musée Asiatica.

Ces gravures anciennes ont été réalisées par des artistes anglais tels que W. Whetherhead, A. Willmore, J. Sands, J. Tingle, F. Floyds, A. Le Petit, T. A. Prior, G. Paterson, W. H. Capone, F. F. Walker, etc. Ils ont travaillé s ous la direction de Thomas Allom et leurs gravures sont accompagnées des textes du Révérend George Newenham Wright. Les artistes se sont installés en Chine pendant plusieurs années, ils ont sillonné de nombreuses régions de la Chine, du nord au sud et de l’est l’ouest. Ils se sont installés devant les paysages, dans une rue ou devant un monument. Ils ont soigneusement dessiné les détails comme sur une photographie, car, cette époque, cette technique était encore l’état d’expérimentation. Ces gravures ont donc non seulement une valeur esthétique, mais aussi une valeur historique. Il est donc possible de dire que Thomas Allom et les autres artistes ont transformé la vision des Européens qui ont ainsi pu voir la Chine telle qu’elle était réellement.

Malheureusement, peut-être cause de la complexité de l’écriture chinoise, les artistes et les graveurs n’ont pas su copier les caractères chinois correctement. Par exemple, un nom de temple est faussé ou un panneau de marchand dans la rue est devenu illisible. Il est donc aujourd’hui difficile d’identifier certaines scènes historiques. Ces gravures perdent ainsi une partie de leur valeur historique.

Toutes ces illustrations sont sous-titrées en anglais, en français et en allemand et sont accompagnées d’un texte descriptif. Cela permet de connaître davantage la Chine de cette époque.

Le pays comptait environ 350 millions d’habitants. Elle avait une organisation pyramidale basée sur des milliers de mandarins, choisis parmi les élites pour leurs connaissances et leur habileté administrer les provinces. La dynastie régnant cette époque est la dynastie des Qing, une dynastie mandchoue qui a envahi la Chine. Le premier la diriger fut Kang-Xi, un empereur également connu pour la longévité de son règne. Cette époque correspond celle de Louis xiv en France.

La Chine avait déj inventé depuis longtemps plusieurs techniques appelées « Les quatre grandes inventions » :

– la fabrication du papier a débuté dès le i er siècle av. J.-C. et elle a vu naître du papier de très bonne qualité deux cents ans plus tard.

– Les prémices de l’imprimerie ont commencé au vi e siècle de notre ère avec les planches d’imprimerie. Vers 1041-1098, les caractères mobiles vont remplacer la xylographie. Cette technique sera utilisée en Europe seulement quatre cents ans plus tard.

– la poudre canon a été inventée au viii e siècle de notre ère.

– la boussole, ou sextant, existe en Chine depuis le vii e siècle av. J.-C. Six siècles plus tard, elle s’exportera ver le monde arabe puis vers l’Europe.

Il s’agissait d’un pays très avancé du fait de ses routes impériales, de son industrie de la soie, de ses porcelaines et de ses canaux.

Du point de vue architectural, les palais et les temples montrent des techniques de construction éprouvées depuis des siècles. Des pagodes ont une hauteur de 50 60 mètres et sont composées d’étages superposés de taille décroissante et pourvus de balcons. Beaucoup de toits étaient recouverts de tuiles vernissées de couleur.

Cependant, la Chine était fermée : les Portugais, et les Génois en particulier, avaient bien essayé de séduire l’empereur pour qu’on leur ouvre le commerce, mais l’empereur se contentait de les accueillir, de connaître leurs inventions, d’admirer leurs techniques ou leurs artistes. L’implantation sur le sol chinois était proscrite. Pourtant, les successeurs de Kang-Xi furent obligés d’ouvrir le commerce, principalement par le biais du grand port de Canton, où les Européens commencèrent construire des usines. Mais les étrangers n’étaient pas les bienvenus : depuis des siècles, on leur résistait de toutes les façons possibles. Les Chinois de cette époque ne voyageaient pas, bien qu’ils aient construit les plus gros navires voiles du monde avant l’arrivée des navires vapeur l’époque où ces gravures ont été dessinées.

Vous verrez donc ici des scènes de rue, des maisons dont le style vous surprendra, des scènes intimes la maison, des paysages grandioses, des ports de commerce avec différents genres de jonques, la façon dont on préparait la soie, le chargement et l’exportation du thé… En somme une vue générale de la Chine et de la vie en Chine, si différentes de celles que l’on connait aujourd’hui. Parmi ces 128 gravures, nous avons décidé de faire des agrandissements laser de quelques-unes : cette exposition présente 51 tirages. À travers cette sélection, il est possible de faire un voyage merveilleux dans cette Chine des années 1830-1840.

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