ILLUSIONS TROUBLES

Solo show de Sébastien Jean Exposition présentée du vendredi 12 décembre 2014 au mardi 27 janvier 2015 du mardi au samedi de 14h00 19h00

Vernissage le jeudi 11 décembre 2014 18H00 – 21H00

Actuellement, présenté au Grand Palais pour la grande exposition Haïti. Deux siècles de création artistique, c’est la Maëlle Galerie que lui sera dédiée une exposition personnelle en parallèle.

Imaginaire monstrueux et tumultueux, univers ténébreux ou fantasmagoriques ou encore chaotiques; tous ces qualificatifs peuvent correspondre au langage pictural de Sébastien Jean. Le voyage, qu’offrent ses créations, paraît étrange et tourmenté. Peuplé d’êtres souvent hybrides, transformés jusqu’ une méconnaissance totale, le travail de l’artiste joue sur la tension entre un réel connu et un moi créatif déchiré et tragique. À ses yeux d’ailleurs « certains humains ont un comportement bestial ». Les pattes griffues, les becs crochus, les yeux menaçants accompagnés d’un ton de couleur sombre invitent questionner un quotidien parfois agressif pour l’artiste.

La tonalité des couleurs (mauve, bleu rouge, jaune fluorescent, vert, noir…) qu’utilise Sébastien reflète un effroi intérieur. Le rendu final de ses toiles grand format peintent l’acrylique témoigne parfois d’une précarité de moyens qui sollicite une technique alternative. À défaut de couleur noire, l’artiste travaille avec le marc de café. Il brûle des morceaux de cuvettes en plastique pour créer un noir de fumée. Le goudron peut éventuellement l’aider dans cette quête. L’usage de ses couleurs de prédilection assombrit davantage son projet plastique.

Pour l’instant, les avis sont encore partagés sur le travail de l’artiste. Certains critiques classent son travail dans un expressionnisme abstrait du chaos. L où d’autres distinguent une peinture figurative en lien avec le vaudou. Ces débats ne sont qu’ leurs débuts. Il convient de les laisser libre cours tant que la production du peintre évolue. Néanmoins, même si vers l’âge de 16 ans Sébastien a fait de petites incursions l’école de Tiga (fondateur du mouvement pictural Saint–Soleil) ce dernier ne l’a pas inspiré affirme t-il. En effet, « les couleurs placées vifs et le pointillisme de Saint-Soleil » n’ont pas retenu son attention. La liaison au vaudou, que certains tentent d’attribuer ces œuvres, est réfutée par l’artiste. « Si beaucoup voient du vaudou dans mes toiles, c’est malgré moi, car j’ai été élevé au sein de l’église. Mes figures sont plutôt des chimères intérieures, mes propres déchirures » raconte t-il. Son bestiaire est plutôt conçu partir de l’homme et d’un quotidien fantasmagorique.

Les illusions troubles que nous donne voir Sébastien Jean témoignent sans doute de l’angoisse et de la solitude de l’artiste face au monde.

Jephthé CARMIL

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