I N T I M U S
- Du 14/01/2017 au 15/04/2017
- Localisation : L’Appartement
- Site de l'événement
L’ART DE DOMINIQUE RAYNAL
La tache et le signe emportent ici l’étendue. La tache défie l’espace, et le signe trace sa voie d’humanité. Dominique Raynal éprouve dans le même temps aigu l’insondable et le surgissement, l’opacité et la transparence. L’extrême richesse de sa création vient d’abord de l’énergie sollicitée, de l’ampleur superbement organisée des registres d’art mis en œuvre, et de la synthèse subtile, sensuelle et sensible, qui au final, s’installe. Œuvre à prodiges, naviguant dans l’illimité, en sidérante métamorphose. L’inachèvement porte la vie. Impact saisissant, implacable et somptueux.
Dominique Raynal ne craint pas la profusion des valeurs, ni les puissances sourdes du chaos. Il embrasse une masse inouïe de possibles, entre traces et secrets vitaux, allusions et talismans, et audaces graphiques. Son art hétérogène et pluriel s’empare de cette démesure vitale, étreint la manne des trouvailles et s’abandonne à l’ascèse chromatique. Les transparences jouent à merveille leur rôle d’éveil gravé à jamais dans les surfaces. Peinture âpre et mystérieuse, cosmique dans ses envolées, et souterraine dans ses origines.
Le dedans et le dehors font cause d’art unique, dans la jouissance d’effets d’art aérés de maîtrise et de souplesse. L’univers de Dominique Raynal, lyrique et chaleureux, s’appareille aux plus lointains secrets de l’intimité. A voir, sous signes de vie virulente, éclatée, frémissante, d’étranges et complexes paysages impensables, à la lisière sombre de l’âme nocturne, où s’affrontent durement la trame et le vide.
La base de l’oeuvre est souvent graphique, quand même s’avancent, en pure peinture, des teintes brunes, ou mordorées, ou d’un rouge équivoque, fiévreux et ouaté, dans un espace d’une dérangeante instabilité, au poids obsessionnel sidérant. La source enfouie d’un drame lointain, sous l’apparente unité de la couleur, assure l’harmonie piégée d’une oeuvre aux limites de la figuration, énigme respectée de l’existence.
Christian Noorbergen