Exposition NURI « Du fond des âges la voix des femmes surgit des ténèbres.»

De l’exil aux Beaux-Arts
Camille NURI a juste six ans lorsqu’elle quitte sa Catalogne natale lors de la guerre d’Espagne. Elle est seule, avec un groupe d’enfants dans un camion de l’armée Républicaine qui les conduit en France à la forteresse de Pau. Après plusieurs longs mois d’errance, grâce à la Croix Rouge, elle retrouve sa mère qui était responsable de l’évacuation du corps médical et des blessés de la Catalogne. Sa vie d’immigrée commence.
C’est dans ce Sud-Ouest rural, que très jeune elle commence à dessiner, peindre et façonner des statuettes. Elle utilisait les matériaux primitifs (terre, purin, saindoux, sureau, cochenille, mûre, safran, ortie, alcool et blanc d’œuf) qu’elle trouvait dans la ferme dans laquelle elle travaillait.
C’est vers l’âge de 10 ans, qu’un artiste-peintre local conseilla à sa mère de l’inscrire dans une école d’art. Mais c’est seulement à 18 ans, qu’elle monte à Paris pour intégrer l’Académie Juillan et l’Académie de la Grande Chaumière. Elle travaille sous la férule de maître Jean Souverbie pour la peinture et l’art monumental et de maître Gimond pour la sculpture à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. A cette époque, elle fréquente les milieux artistiques et intellectuels espagnols et rencontre entre autres Picasso, Sarkine, Roldan, Lobo, Semprun, Serna, Arroyo, Pelayo….
Cette exposition, c’est le chemin d’une vie qui fait vivre une œuvre, le cheminement intérieur d’une femme liée à la cause des femmes. Révéler les injustices faites aux femmes, libérer leur voix qui jusqu’ à présent furent étouffées parce que trop faibles pour être audibles. Avoir un libre choix, une prise directe de leur destin. Reconquérir la force d’être femme, une force et non une faiblesse.
Quelques œuvres présentées dans cette exposition illustrent cet engagement.
Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres, Membre de l’Académie des Sciences et des Lettres
Léonard de Vinci (Rome)