Erick Derac “Corrected Landscapes”
- Du 06/07/2011 au 05/08/2011
- Localisation : Galerie V
- Organisateur : Marc BERNARD
Érick Derac : une pratique chirurgicale de la photographie
Erick Derac est un artiste visuel. Il manipule des matériaux (souvent d’origine photographique) des formes (provenant du réel et de divers rebus) et des couleurs (issues de gélatines ou de fichiers informatiques). Erick Derac fait appel aux technologies de reproduction les plus pointues qu’il masque par des retouches et manipulations extrêmement visibles et souvent d’une grande élégance. Son travail réactive des procédés expérimentaux et stratagèmes techniques issus de l’histoire de la photographie et de l’art du XXe siècle. «L’aventure d’Érick Derac commence véritablement en 1997- 1998, avec la série des Contaminations. Ses clichés antérieurs s’inscrivaient pourtant dans une tradition photographique du paysage urbain et industriel: celle de la DATAR, de Gilbert Fastenaekens, de Bernd et Hilla Becher. Prenant alors conscience qu’il doit se démarquer de cette école, Derac innove en mettant au point un protocole technique pour le moins surprenant. Dans un premier temps, et d’une manière certes très « classique », il cible précisément un lieu photographier. La prise de vue cadre le sujet – souvent des zones industrielles en cours de réhabilitation – d’une manière très composée, stricte, mentale. Mais le cliché réalisé ne constitue qu’un matériau. La seconde phase peut alors débuter, sur la table de l’atelier où l’artiste entreprend un véritable travail de miniaturiste. Derac intervient dans le corps sacro-saint de la photographie : l’ektachrome. Mais c’est un corps mort, le numérique l’ayant relégué au rang d’objet quasi préhistorique. Le geste de Derac est celui d’un iconoclaste, au sens où, paradoxalement, « il détruit parce qu’il veut sauver » (Marie-José Mondzain). L’artiste agit donc la manière d’un médecin légiste doublé d’un professeur Frankenstein désirant, par le biais de l’hybridation, insuffler une vie nouvelle un cadavre translucide. » Richard Leydier , in « Erick Derac,La photographie au scalpel» (Catalogue Érick Derac, Manipulated, composed and designed, 2008) «Érick Derac fait de l’impureté un principe de création. […] Transparentes et colorées, les photographies de Derac, dans un esprit aussi joyeux que subversif, se glissent entre le monde et nous, altérant l’image lisse que nous pourrions avoir de celui- ci. […] Les transparences impures de Derac nous enseignent que le monde ne possède pas de sol ferme, qu’il est fissuré et fragmentaire, tels les Partages d’espace, dans lesquels se télescopent des espaces différents, rompus eux-mêmes par des bandes colorées. À travers de telles œuvres, nous apprenons voir, c’est- -dire admettre que ce que nous prenions pour une réalité complète est une illusion.. […] Bien qu’ils s’emploient en déjouer les effets, les travaux de Derac usent ouvertement des moyens de la séduction. Les insertions colorées ont un effet de vitrail, les Poussières offrent première vue les silhouettes aériennes et graciles d’une de Mirò, les Points de vue se composent en kaléidoscope. […] « La logique de l’œuvre, qui consiste intervenir directement sur une image préalable comme sur une matière première, abolit la distinction de nature entre l’intervention de l’artiste et l’image de départ ; elle nous conduit dès lors observer les constants glissements d’une chose une autre, d’un niveau de réalité un autre — du réel au probable, de la chose complète ses transformations ou sa désagrégation. » Anne Malherbe , in « Erick Derac, Éloge de l’impureté » (Catalogue Érick Derac, Manipulated, composed and designed, 2008) «[…] Toutes les images sont manipulées au laboratoire, sans la moindre intervention digitale, comme ultime ambiguïté. Le travail d’Érick Derac porte en fait sur une certaine forme de recomposition du paysage qu’il qualifie de corrigé, de nouveau ou qu’il considère comme en chantier. La notation topographique renvoie des questions d’échelle et d’étalonnage, des bouleversements de perspective, bref une recréation complète du paysage.[…] » Bernard Marcellis , in Artpress n° 300, avril 2004, PARIS «La planéité de l’image photographique, sa platitude, ont souvent été déplorées et les solutions techniques pour en contourner les effets se sont multipliées. Erick Derac utilise ce propos différentes stratégies. Certaines sont héritées des arts plastiques, d’autres dérivent directement de la pratique photographique. […] Dans ses dernières séries, la figure rémanente se trouve recouverte par les formes annexes qui prolifèrent en une sorte de cancer de la surface.» Christian Gattinoni , in « Erick Derac, Les retards compensés de l’image » (Photos nouvelles N° 52, juillet / août 2008) Le travail d’Erick Derac bouleverse le temps photographique. Il suit un processus implacable de captation + destruction + recomposition de l’espace. Après la séance de prise de vues, l’ektachrome est patiemment manipulé en postproduction. Il ne s’agit plus de capturer le temps mais de le défaire, de le dilater. En procédant par greffes, accumulations, hybridations, mutations, l’artiste opère de constants allers-retours formels et visuels. Il n’est pas étonnant qu’une de ses sources d’inspirations soit le chantier urbain, brouillon visuel en suspens, la croisée de la cartographie et des utopies architecturales et plastiques. Ici, une image en cache ou en révèle souvent une autre. Le réel photographique, que l’on dit objectif, est littéralement contaminé. Il disparaît au profit d’une multitude de glissements de sens. La singularité de cette pratique questionne le mode de production, d’apparition et d’interprétation des images. Elle nous montre que toute forme de représentation et de critique du monde est un leurre. Erick Derac est né en 1969. Il vit et travaille Saint-Mandé et Paris. Diplômé de l’Ecole régionale des Beaux-Arts de Nantes et de l’International College of Photographic Arts de Cahors, son travail est régulièrement exposé depuis 2002, en France, Belqique et aux États-Unis, aussi bien en galeries qu’en institutions, l’occasion d’expositions personnelles et collectives. Il participe également différentes foires d’art contemporain. Biographie et expositions Expositions personnelles 2011 «Paysages corrigés», Chapelle des Ursulines / LANNION exposition personnelle du 22 avril au 4 juin 2011 «Corrected landscapes»,Galerie V / LA ROCHELLE / exposition personnelle du 3 juillet au 5 août / [édition d’un catalogue] 2010 Galerie Charlotte Norberg, PARIS / du 18 novembre 2010 au 15 janvier 2011 2008 Échirolles, Musée Géo-Charles Toulouse, Galerie Duplex Paris, Galerie Defrost Vitry-sur-Seine, Galerie municipale 2006 Galerie Defrost, Paris Galerie Georges Bessière, Noirmoutier 2005 «Triptyque», galerie Gaultier, Hôtel de Ville, ANGERS 2004 «Psycho-topo-graphie», espace Allende, Université Libre de Belgique, BRUXELLES Art Event, galerie Georges Bessière, LILLE [catalogue] 2003 Galerie l’Usine, BRUXELLES Galerie d’art de CRETEIL Abbatiale BERNAY [catalogue] 2002 Galerie l’Usine, BRUXELLES Hôtel d’Arlatan, Rencontres Internationales de la Photographie, ARLES Erick Derac a également participé a de nombreuses expositions collectives en France et l’étranger (Belgique, Allemagne, Etats-Unis, etc.) Ses créations ont également été présentées lors de foires et salons d’art contemporain, dont Chic Art Fair, Slick, Photo Miami. Galerie V. Galerie V est une galerie d’art située la Rochelle, qui travaille avec des artistes de différentes nationalités. Le programme des expositions est axé sur l’art contemporain international avec un choix d’artistes montants ou déj établis. Les œuvres présentées sont des peintures, des dessins, des photographies ou des sculptures, et parfois des vidéos ou des installations. Aujourd’hui la galerie travaille avec : J Dubost-Garin (FR) Raphaëlle Boutié (FR), Rosa Maria Unda Souki (VE), Erick Derac (FR), Jean-Pierre Potier (FR), Freiman Stolzfus (US), Mette Vangsgaard (DK), Anna Hurtig (SE), Franck Ayroles (FR), Alfonso Brezmes (ESP) et Michel Jouêt (FR). La galerie construit un partenariat durable avec des galeries dans d’autres régions ou pays. Son objectif est aussi de créer d’autres événements, au sein de la galerie, comme des conférences, débats, discussions informelles sur l’art contemporain, ainsi que des ateliers avec les plus jeunes. Initier un public parfois encore intimidé, inviter dans cet espace d’art contemporain des amateurs d’art et offrir l’énergie qui émane de ces différentes rencontres. Ulrika Verger, la créatrice de Galerie V. 15 ans d’expérience professionnelle dans la publicité et le design Stockholm (Suède) en tant de chef de projet dans différentes agences de communication. Ulrika Verger cultive un intérêt particulier pour le milieu de l’art et du design. Elle vit en France depuis 2004. Erick Derac « Corrected Landscapes » du 3 juillet au 5 août 2011 Galerie V 5 rue Saint-Michel 17000 LA ROCHELLE Jeudi, vendredi et samedi de 11h 19h Lundi et mardi sur rendez-vous +33 (0)6 71 12 97 35 www.galerie-v.com info@galerie-v.com