CONSCIENCE – exposition personnelle de Jérôme Conscience
- Du 28/10/2017 au 07/02/2018
- Localisation : Galerie Barnoud – Entrepôt 9
- Site de l'événement
- Organisateur : Barnoud
Vernissage le samedi 28 octobre à partir de 18h : signature de la nouvelle monographie de Jérôme Conscience (ed. Galerie Barnoud/Les presses du réel)
Entrée libre le mercredi, le vendredi et le samedi de 15h à 19h, ou sur rendez-vous – fermé les 1er & 11 novembre et du 25 au 31 décembre
À l’occasion de la toute récente publication aux éditions de la galerie Barnoud de la monographie (cf http://www.entrepot9.fr/catalogues1.html) consacrée à Jérôme Conscience, proposant, à travers « un retour sur plus d’une décennie de travaux et d’expositions, […] un portrait intime de celui qui a fait du maniement des mots l’expression première de son œuvre plastique » (extrait du site des Presses du reél, qui distribuent l’ouvrage), nous accueillons à Entrepôt 9 une exposition personnelle de l’artiste. Né en 1976 à Besançon, où il vit et travaille, Jérôme Conscience « parle avec légèreté de choses graves » (J. Conscience, « Une simple conversation », entretien avec G. Bloch-Champfort, CONSCIENCE, éd. Galerie Barnoud, 2017, p. 129) avec une série de vidéos, de toiles et d’œuvres sur papier et sur ardoise explorant des thèmes existentiels : la culpabilité, le désir, l’amour, la mort.
« Conscience » n’est pas un pseudonyme. L’artiste portant ce nom était donc prédestiné à « explorer les plis de l’inconscient – consciencieusement » (Pierre Laurent, « Prises de Conscience », L’Est républicain, 25 septembre 2017). Comme l’expliquait Sandra Černjul en 2011, « dans la trace laissée par la pensée de Marcel Duchamp qu’un artiste est capable de repenser le monde et redonner du sens par le langage, Jérôme Conscience travaille la sémiologie de la signification, la sonorité et la plasticité des mots, tel Mallarmé, tout en questionnant leur rapport au corps et à l’image » (cf http://jeromeconscience.com/critique.php?crit=22). La référence à Duchamp est parfois directe : ainsi, l’acrylique sur toile ROSE C’EST LE VIT (2017) renvoie presque un siècle en arrière, quand Man Ray photographiait son ami grimé en son alter-ego féminin Rrose Sélavy. La dimension sexuelle est encore plus explicite dans l’œuvre de Jérôme Conscience. Amateur de jeux de mots, de double sens et d’allusions, l’artiste explique : « j’aime jouer avec les mots et me jouer des mots, mettre en évidence l’inconscient, les lapsus et les connotations érotiques des phrases et des mots les plus anodins » (J. Conscience, « Une simple conversation », entretien avec G. Bloch-Champfort, op. cit.). Ses Locutions latines (2010) revisitées en témoignent. Les sentences bibliques deviennent des aphorismes comiques voire licencieux. Entre érotisme et spiritualité, Jérôme Conscience manie également les homophonies pour provoquer des rapprochements dérangeants : le tableau Vidange, 2007, présente les mots « vit d’ange », méticuleusement peints sur un fond neutre. Il est encore question de correspondances entre l’amour et le sacré dans la vidéo Alfa Roméo et Juliette (2008), qui présente le sacrifice par immolation de la voiture de l’artiste sur Roméo et Juliette – Ouverture fantaisie composée par Tchaïkovski en 1869 d’après le drame de Shakespeare. Les derniers mots du personnage joué par Brigitte Bardot dans Le Mépris (1963) de Godard résonnent en nous, alors qu’elle se détourne de son mari pour monter à bord de la décapotable du producteur américain (Jack Palance), avant leur disparition tragique : « Monte dans ton Alfa… Roméo ».