Christian Maillard : Pérégrinations 70
- Du 28/01/2014 au 01/03/2014
- Localisation : Galerie Françoise Paviot
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Présentation du photographe par Jean-Noël Jeanneney, Président des Rencontres d’Arles et ancien Président de Radio-France : « J’ai connu Christian Maillard, voici bien longtemps. Il s’occupait de finances pour une importante société culturelle -fort pertinemment. Il s’en lassa. On s’en réjouit. On l’en félicite. Car le voici qui resurgit, dans sa maturité, pour témoigner d’un talent dont il avait, sagement peut-être, dissimulé les ambitions sa hiérarchie d’alors… Voyez donc, considérer ces photographies, combien il semble soudain naturel que l’œil aiguisé de Françoise Paviot les ait distinguées, et qu’elle ait souhaité faire sa place, sur ses cimaises, cette œuvre neuve. Une œuvre qui va rencontrer, coup sûr, des adhésions attentives parmi ce cercle des amateurs qui ne cesse, par les temps qui courent, de s’élargir bon escient. Chacune d’entre elles entretiendra avec ces instantanés, comme il advient toujours, une relation spécifique et qui demeurera, pour une part, mystérieuse. Mais je gage, sans prendre trop de risque, que les visiteurs seront sensibles la grâce de ce regard, ce sens très sûr de l’ombre et de la lumière, cette élégance d’un humour qui sait parfois s’attendrir, cette affection discrète pour les personnages, approchés sans l’ombre d’un voyeurisme, cette dialectique heureuse entre les gens et les choses, entre la ville et la mer, entre l’individu et le groupe, et enfin ce refus déterminé de tout exotisme, autour de la planète, par quoi on atteint parfois au miracle de l’universel. »Notes biographiques :« J’ignore si tu prendras grand intérêt aux pérégrinations d’un touriste parti de Paris en plein novembre. » Gérard de Nerval – Le Voyage en Orient – 1851Christian Maillard, voyageur, marcheur, passionné de montagne, a parcouru, une bonne partie du monde et peu de pays lui ont échappé. A chaque fois sa vision est personnelle, riche et construite : il y a toujours beaucoup dire et voir sur ses photographies. Il sait aussi témoigner d’événements dont il ressent les symboles profonds et son travail ne l’a jamais empêché de s’intéresser de façon très assidue celui des autres.
Tranquilles ou animées ses images retiennent toujours l’attention parce qu’elles sont justes. Que ce soit un grand paysage ou bien une scène de rue, leur cadrage découpe dans l’espace l’exact point de vue qui permet notre œil d’aller au-del d’une simple reproduction du réel. Adepte du noir et blanc il ne néglige pas non plus la couleur. On y retrouve la même sensibilité et la même attention ce qui l’entoure. Musicologue averti, de par ses responsabilités et par goût, la musique occupe également dans sa vie une place importante. Mais l aussi il capte avec intelligence la présence et la vie intérieure des musiciens, des chefs d’orchestres qu’il a pu rencontrer. A une époque où on s’interroge beaucoup sur le sujet, Christian Maillard accorde une grande importance ses tirages et il les a longtemps réalisés lui-même dans le petit laboratoire dont il s’était équipé. C’est un voisin, photographe professionnel, Pierre Toutain-Dorbec, qui avait initié, comme il se qualifie lui-même cet autodidacte en photographie aux techniques de la chambre noire. Maintenant il confie ce soin Thomas Consani du Laboratoire Central Dupon et il fait confiance Roland Dufau pour les couleurs en Cibachrome. Quand on lui demande « Pourquoi faire des photographies ? » Il répond que cela est lié quelque chose de très profond, un besoin impérieux de fixer le temps, de garder la mémoire des choses vécues, des émotions et des rencontres. Par contre il ne voit pas la photographie comme une grande dame nostalgique, mais plutôt comme une compagne exigeante qui le fait rebondir d’images en images. Témoignages de ses visions et de son attention, ses photographies sont celles d’un parfait « honnête homme » du XXIème siècle, joyeux, très humain et curieux de tout. F. Paviot