Christian Floquet – Peintures
- Du 11/06/2014 au 30/08/2014
- Localisation : Galerie Barnoud
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La galerie Barnoud présente une exposition personnelle de Christian Floquet (né en 1961 Genève, Suisse), qui pratique la peinture abstraite depuis une trentaine d’années.
Bien qu’appartenant au courant abstrait géométrique, la peinture de Christian Floquet n’est pas détachée de l’émotion. Nourri par le minimalisme et l’art conceptuel, il a souhaité dépasser l’idée de style, mais sans renoncer l’expression de son intériorité. Ainsi, il explique : « Mes premières toiles avaient un aspect matiériste, la peinture se mélangeait sur la surface ; ce qui accentuait le côté impulsif de mon travail, voire même gestuel dans ma façon de travailler. Les toiles n’étaient pas tendues sur châssis, la peinture avait un aspect pauvre et sale. Tous ces éléments accentuaient ma façon de concevoir la peinture, une conception impulsive, au premier degré ; mais il y a eu très tôt des formes géométriques qui sont venues contrer les ‘impulsions’. Au début, j’employais des formes figuratives telles qu’un téléviseur ou un vase qui avaient une fonction de venir contre-carrer la surface, l’espace pictural. Puis j’ai abandonné ces formes au profit de formes géométriques que je trouvais moins anecdotiques, plus franches, plus ‘fondamentales’, plus neutres, plus intérieures » (« Fragments d’entretien entre John M Armleder et Christian Floquet », in Christian Floquet, Musée Géo-Charles, Échirolles, 1987). Il fait fondamentalement confiance son intuition. Les couleurs et l’agencement des formes géométriques sur ses œuvres ne sont pas le résultat d’un calcul rationnel mais d’une confrontation physique la toile. Cependant, les effets de matière ou de texture sont généralement bannis, avec l’application du peintre en bâtiment (comparaison signée Arnault Pierre, dans le texte « Christian Floquet. Engager la peinture », au sein de la monographie publiée en 2013 aux éditions du MAMCO, Genève). Les contours des formes simples que Christian Floquet trace la peinture industrielle sont nettement délimités, comme pour créer une signalétique muette. L’artiste a en effet ressenti le besoin de « limiter, contraindre » son impulsion dans des aplats de couleur formant des compositions épurées et par le biais de l’utilisation non plus de pinceaux mais de rouleaux. Christian Floquet reconnaît : « La subjectivité du coup de pinceau ou du geste, c’est quelque chose qui ne m’intéresse pas. C’est une fausse subjectivité. Il faut essayer de mettre sa subjectivité ailleurs ». Pour lui, c’est le fait de s’engager pleinement dans les choix de composition, de couleurs et de formes qui rendent ses œuvres subjectives, au contraire d’une peinture considérée par lui comme froide parce que programmée mathématiquement, par exemple. C’est pourquoi Arnault Pierre parle d’ « engagement sans épanchement » au sujet de l’art de Christian Floquet.
Souvent de dimensions imposantes, les toiles de cet artiste en perpétuelle recherche de « vivre l’instant présent » (Christian Floquet dans Peinture, Art & Public / Art Studio Edizioni, Genève / Milan, 1993) présentent pour la plupart des formes asymétriques placées en diagonales, de couleurs franches, d’où émanent énergie et dynamisme. Certaines, véritablement monumentales, plongent le visiteur de l’exposition au cœur de la couleur.
Exposition organisée en collaboration avec la galerie Bernard Ceysson (Paris).