A couleurs déployées
- Du 27/04/2017 au 20/05/2017
- Localisation : Galerie Pascal Gabert
- Site de l'événement
- Organisateur : Pascal Gabert
À couleurs déployées
Exposition collective // une proposition de Philippe Cyroulnik
Du 27 avril au 20 mai 2017
Philippe Clot – Serge Fauchier – Barrie Hastings – Dominique Liquois – Manfredo de Souzanetto – Egide Viloux
La galerie Pascal Gabert a invité Philippe Cyroulnik à proposer un choix d’artistes délibérément très varié, qui tout en ayant des pratiques différentes, accordent dans leurs œuvres une place essentielle à la couleur. Ces peintres pratiquent le mélange des genres et des traditions. Ils les remettent au travail pour inventer un présent de la peinture.
Les six artistes invités pour cette exposition font se croiser aussi bien l’abstraction que la figuration. Ils participent d’un usage de la couleur qui peut donner corps à une figure, forme à un paysage et matière à un geste ; ou encore irriguer un espace, faire vibrer la ligne, accentuer ou contredire le relief.
Philippe Clot, par sa traversée des divers motifs de la peinture, nous fait découvrir un univers où la couleur se déploie entre la distance de la mélancolie et l’énigmatique familiarité des mondes et des êtres auxquels elle donne forme.
Manfredo de Souzanetto, par l’usage de pigments singuliers, donne toute sa suavité à son art de déporter la géométrie vers l’arabesque. Ses couleurs riches et absorbantes densifient la forme et la texture de ses peintures.
Serge Fauchier se concentre sur le geste qui va dessiner la couleur, la faire être touche et couche, surface et strate. Chez lui l’économie des moyens et du trait recherche l’intensité d’une présence, le dynamisme d’une confrontation toujours renouvelée entre le peint et son envers, ce qui est advenu et ce qui va advenir.
Barrie Hastings, récemment décédé, peint sur le motif des peintures qui amalgament en elles l’intensité de la couleur, la vigueur, le dynamisme de la forme et la lumière qu’elles portent en elles. Il faut souligner la véhémence de la matière d’Hastings, sa façon carnassière de saisir paysages, corps, objets, espaces et faunes. Il découpe à grands traits incisifs dans la peinture des figures et des formes qui charpentent le tableau. Il a une façon impressionnante de saisir les corps et les objets pour les investir de couleurs qui ne se confondent pas avec la ligne ou le contour. Ses couleurs les intensifient ou les débordent, radicalisant et dynamisant l’image. Dans notre réel Hastings pressentait les corps, les figures et les lieux comme une pure picturalité qu’il saisissait à vif.
Dominique Liquois met la couleur au service d’une œuvre joyeusement baroque. Elle conjugue modernisme et hybridité, plan et volume peinture et bouture. Elle donne du mouvement à la couleur et au trait, leur fait prendre l’air en les faisant se déployer entre le plan et le volume entre le mur et l’espace. Le va-et-vient de ses sculptures/peintures entre volume et plan, lignes et forme suscite un dynamisme formel d’une gracilité vive et fragile au gré de leur plis, de leur ondulations et de leurs ruptures.
Égide Viloux est un coloriste qui relance la peinture comme on relance le jeu : en définissant régulièrement de nouvelles règles. Comme si la contrainte d’un protocole de production était la condition d’une liberté plus grande. Elles lui permettent de conjuguer programmation et aléatoire, gestualité et composition, de marier le défini et l’indéfini. La couleur se décline ici de la tache à la forme, du trait à la ligne, du résiduel à l’émergent.
Mélangeant les générations et les genres, l’exposition offre un éventail de pratiques qui rendent compte de la vitalité de la peinture dans l’actualité de l’atelier contemporain.