L’exposition s’intitule 1001 nuits car la majeure partie de mes compositions ont pour cadre l’Orient.
Il s’agit d’un Orient au sens large du terme qui s’étend du bassin méditerranéen l’Extrême Orient. C’est surtout une réflexion sur la vision de l’Orient, entre fantasmes – ceux des contes, de l’exotisme et de l’attirance touristique – et réalité. Mondialisation, industrialisation, urbanisation, laissent-elles encore la place la différence, l’identité culturelle, ce qui fait que nous parcourons des milliers de kilomètres pour chercher autre chose que ce que nous avons chez nous ? 1001 nuits dresse un état des lieux, subjectif et personnel, de cet Orient fantasmé, et travers lui, du monde. L’exposition comportera plusieurs grands diptyques verticaux – Washi, Le Grand Macabre, Crabes – qui reflètent la bipolarité réalité / fantasme spécifique de l’Orient. Certaines peintures, appartenant au registre du fantasme, seront accrochées très en hauteur, offrant une vision double et complémentaire de celles, accrochées plus bas, qui ressortissent au registre terrestre. A ces compositions, s’ajouteront de grands dessins intitulés Clochards célestes. Telles de nouvelles constellations, les dormeurs des Clochards célestes, corps flottants ponctués d’étoiles, réalisent l’union du ciel et de la terre. Ce titre rend hommage au roman éponyme de Jack Kerouac, dont le nom en anglais The Dharma Bums nous renvoie de nouveau au thème du voyage et de l’Orient fantasmé. Enfin, des dessins préparatoires seront exposés et des photographies projetées pour la première fois – face cachée de l’atelier, trace d’un travail invisible, colossal et indispensable – afin de restituer et de partager avec le public le long processus de création qui mène de l’expérience vécue sa matérialisation artistique.