Marie BUSSON

Je ne me souviens plus comment la sculpture m’est arrivée. Peut-être cela a t’il commencé avec les concours de château de sable sur la plage…
ou même avant, les mains dans la pâte d’une tarte que faisait ma mère, et cette sensation jouissive de la matière entre mes doigts.

Depuis 1977, au sortir de l’ENSAAMA et, entre autres, des enseignements de Volti, je sculpte.
J’explore... pierre, bois, métal soudé, bronze : oeuvres diverses du minuscule au monumental *1.
Dans le même temps, se dessine en parallèle, un chemin d’oeuvres plus intimes :

Être « femme » 1988-2008
La statuaire d’esthétique classique de mes débuts se transforme et commence une quête du féminin, de ce qu’est « l’être femme », de ce qu’il en est de notre rôle de « porte » et de « passeuse ».
S’élaborent alors : portes, mandorles aux ouvertures fendues, architectures matricielles, secrets de ventres-demeures, huttes…

J’utilise de plus en plus des matériaux récoltés dans la nature : terre crue, végétaux tressés, bois flottés ...
Petit à petit les formes se concentrent, se "primitivisent", une essence originelle les anime.

*1 : 1996 : « Métalmorphose » Usine Montupet - Nogent sur Oise -
1999 : Pourquoi garder la porte étroite ? » Rd pt. Gendarmerie – Bressuire -
2005 « Résurrection » Eglise Ste Thérèse - Chatou -

Être « humain » 2009-2014
Ma quête s’élargit à « l’être humain ».
Être humain dans ses pluralités. Être humain dans notre destin commun, mystère de nos premiers et derniers passages de la naissance à la mort. Être humain dans sa sexualité et son essence yin-yang. Être humain dans sa spiritualité, ses liens au sacré et à l’invisible… Je ne cesse de questionner nos profondeurs, d’explorer nos méandres intérieurs pour en extraire quelque chose de visible.

Naissent des formes sculptées, mais aussi des monotypes.

« Mitakuye Oyasin *2 » 2015- 2022…
Depuis ma rencontre en 2013 avec un chaman-chanteur, je parcours un chemin initiatique à ses cotés.
Parallèlement à la sculpture, le chant s’engage dans ma vie.
Les liens à la nature et à l’invisible se font de plus en plus présents : le bois flotté devient mon matériau de prédilection.
Dans des caches secrètes, des petits éléments minéraux, végétaux ou animaux chargent chaque pièce d’une énergie spécifique.
Au coeur de l’atelier, mon chant, telle une incantation, accompagne souvent l’élaboration d’une œuvre.

*2 : « Nous sommes tous reliés » phrase des indiens Lakota affirmant les liens des humains entre eux et avec animaux, végétaux, minéraux…