GWEN LEMASSON

Mon travail me ressemble : libre, touche-à-tout, je suis inspirée par les femmes, la mer et à l’écoute du monde. Libre ? Autodidacte, incapable de suivre ne serait-ce qu’une recette de cuisine, je puise mon inspiration partout et dans tout. J’apprends de mes expériences, je joue et j’aime cet inconscient créatif qui me guide, cette communion des sens. Touche-à-tout ? L’ADN de mes créations est présent tout autant dans les rayons d’un fournisseur d’art que dans ceux d’une grande surface de bricolage, sur le sable d’une plage ou chez un brocanteur. Il y a seulement quelques années, après l’huile de mes débuts, j’ai découvert l’acrylique. Avec elle, je ne reviens pas sur mon travail, j’ai besoin d’un médium qui sèche vite, qui réponde à mon déluge d’affects. Le couteau est souvent présent et nécessaire pour mes échanges musclés avec la toile, mais la main, un objet inattendu ou une bombe m’offre aussi toujours de belles surprises : coulées, relief, peps… Sans m’éloigner de la peinture, j’ai senti qu’elle ne suffisait plus. L'encre de Chine s'est invitée pour des croquis, puis d’autres supports moins “académiques”, ont donné un relief en 3D à mes créations : acier, bois, métaux, béton... La sculpture avec technique mixte autorise une autre dimension, un autre langage. Le béton a une force d’expression exceptionnelle, c’est vers lui que tend mon travail aujourd’hui. Les femmes ? Je suis une femme ! Et les femmes m’inspirent : beauté des corps, souffrances, puissances et fragilités… Elles sont le principal thème de mon travail. A l’écoute du monde ? Du monde et de la société, si nous reparlons des femmes, elles sont aussi des victimes, mes dernières créations, dystopiques, comme l’écho d’un supplice. Ainsi, mon travail est force, expression, couleurs, cri, vie. Il se conjugue en visages ou en corps, couchés sur la toile, le papier ou prend forme sur des surfaces moins accessibles, plus froides et dures comme le métal et le béton. Mes toiles sont proches du mouvement expressionnisme abstrait : matière, couleurs, expression, échange musclé avec la toile, rapidité des gestes effectués aux couteaux. Le mouvement abstrait lyrique n’est jamais très loin : émotions libres et libérées, nuances qui permettent au regard de s'échapper, d'imaginer… Et enfin pour la collection “HUMAN”, du mouvement “portraitiste street”.