Le geste de Francis Bordet joue de ce lieu où peindre et écrire travaillent à leur partage. De l'énergie des encres calligraphes aux gammes archaïques des alphabets secrets que Francis aligne sur ses toiles, les signes se déploient, mais au délié du verbe, là où il ne s'agit plus de lire mais de s'abimer dans une partition de trajets réversibles et intimes : le lien vivant, presque organique, de la tâche et du trait, la lumière que précipite l'ombre, parfois une conjugaison de couleurs. Engagée dans la trame élémentaire de la matière, un chevauchement de papiers, de cendres, de pastel, cette langue en appelle au silence de ce qui apparait. Un souffle, à l'écume trouble des encres la transparence des courants et des forces, une limpidité où se coulent l'eau, l'air, l'espace. Au bord du visible, l'œil s'abime dans l'ouvert de la toile, dans un élan qui ramène à l'intériorité, à ce chemin premier où médite le regard.
Florence Fouret, février 2004
Disciplines |
Art Plastique, Graphisme, Peinture |
Sujet |
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Techniques |
Huile, Acrylique, Encre |
Support et matériaux |
Toile, Papier |
Tendances |
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