KDD/ Karine De Demo
D’origine corse d’un côté et melting-pot de l’autre, mon parcours est aussi éclectique que mes peintures.
Il y a maintenant 30 ans, ce sont des études de publicités et de commerce international qui m’ont convaincu de fuir tous les métiers à « débouchés », notre système étant aussi rassurant qu’un saut à l’élastique sans élastique.
Mon décalage avec le monde mercantile avéré, j’ai alors plongé dans le contre-courant d’une carrière artistique ventilée avant tout par la passion, le gout du risque et la vibration.
Menant conjointement activités de comédienne, auteur de théâtre, scénariste de télévision/cinéma et peintre autodidacte, je cuisine toutes mes inspirations et cultures pour exercer ma créativité et surtout, expérimenter, transformer, détourner, improviser.
Mes premières émotions d’art proviennent du minéral, de la lumière et du métal :
Les rochers corses et leurs reliefs (dont l’insolite érosion a sculpté le lion de Roccapina, la grotte en forme de corse de Sdragonato, les Oriu et autres arches…), la fascination pour la lave et les volcans de Haroun Tazieff.
La rose du midi de l’église de Notre-Dame de Paris dont la découverte enfant m’a émerveillé et éveillé à la sophistication du détail et jeu des lumières.
Et enfin, les vieilles voitures abandonnées à la rouille et aux guêpes, avalées par le maquis, dont l’usure du temps sculptait à mes yeux des œuvres d’art.
Ces vibrations ont enraciné la base de mes œuvres et ma sensibilité à l’art informel. Loin des codes et curieuse de ce que cache les apparences, je m’amuse à confronter le support et la matière, à révéler la richesse exponentielle de bases insolites et transformables à notre disposition partout à foison… merci la société de surconsommation.
Dans un grand détournement, je tente de faire la preuve que derrière l’indifférence d’une chose jetée et délaissée par lassitude ou usure, l’imagination peut se déclencher et transformer le rebut en art.
Rien n’est perdu, tout se transforme.
C’est sur une conscience vive de ce gâchis indescriptible de nos sociétés que je m’acharne à sauver de la décharge des matériaux et à les réhabiliter: Débris métalliques et rouillés, table de bistro, roue de vélo, tissus (linges, étoffes, toiles, dentelles, papiers,) pliées, lissées, froissées ou enduites, cuir de chaussures, palettes, cendre, reste de maquillage… Il me plaît aussi de collecter dans la nature et au gré de mes voyages des matières diverses bois flottés, écorces d’arbre, pigments, épices, sable… Une liste non exhaustive.
« Peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse » affirmait Alfred de Musset.
« Peu importe le support et la pratique pourvu qu’on ait de l’émotion » et de la créativité ajouterai-je.
Comme la lave qui surgit d’un cratère, je crée toujours dans le mouvement, par intuition, par improvisation psychique de manière très physique debout ou à genoux, souvent en force et quand je le peux à l’extérieur. Beaucoup à l’éponge, au grattoir, au couteau, au pinceau voire même quelques fois au marteau.
Je travaille en combinant, superposant les matériaux, en recherchant des textures et formes insolites. Je teste, efface, gratte, laisse toujours la matière me guider, me parler. Je cuisine beaucoup l’œuvre. Je la voile, la « gâche » presque toujours avant de la récupérer et la stabiliser.
Il y a une recherche d’éternité dans mon travail, un refus du vieux, de l’obsolescence programmée, que les choses se perdent. Et par extension, une indignation souterraine contre la vieillesse et la mort.
Raviver, ranimer, réinventer, ressusciter des matériaux que l’on croyait à jamais condamnés et irrécupérables, puis risquer de les faire mourir une seconde fois et les gâcher pour in extremis parvenir à leur offrir une nouvelle naissance est ma dynamique générale de création.
Le défi au temps, à l’usure, et à la lassitude sont pour résumer, mes thématiques de prédilection.
À la manière des messages sonores de la Nasa envoyés dans l’espace grâce à des « Golden records » je dissimule toujours un secret d’humanité invisible sous les matières et vernis de mes œuvres, des émotions, une trace d’intime comme un poème, une chanson, une lettre d’amour, un cheveu au gré de l’inspiration, de l’humeur et de l’instant présent.
Disciplines | Art Plastique, Céramique, Design textile, Dessin |
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Sujet | Composition abstraite |
Techniques | Acrylique, Collage, Crayon, Encre, Huile, Mixte |
Support et matériaux | Bois, Carton, Métal, Papier, Pierre, Plâtre, Terre cuite, Toile, Verre |
Tendances | Abstraction, Abstraction symbolique, Art Brut |
Code postal | 92100 |
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Ville | Boulogne-Billancourt |
Région | Île-de-France |
Numéro de téléphone | |
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