Ene Jakobi
No 8 . Marili Sokk. Muscari
Dessin actuellement exposé à la galerie Kadriorg du 19 septmebre au 11 novembre 2023 , exposition "Être une fleur" III du 18 septembre au 11 novembre 2023
Dessin exposé à l'Ambassade d'Estonie dans le cadre du Printemps du dessin en avril et mai 2023 et en collaboration avec la médiathèque de l'hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP). Avec un financement du Centre-Inter-Médiathèques/CFDC/APHP et le soutien de la DRAC Ile de France
https://www.artistescontemporains.org/evenements_artistiques/etre-une-fleur-ii-bis/
Vernissage le 20 avril 2023
Dessin exposé à l'église Saint Barthélémy de Boutigny-sur-Essonne en octobre 2022 https://www.artistescontemporains.org/evenements_artistiques/etre-une-fleur/
Vernissage le 15 octobre 2022
L'exposition organisée par la mairie de Boutigny-sur-Essonne à l'église Saint- Barthélémy
Texte Camille Sauer:
Tandis que les natures mortes du XVII/XVIIIème siècle mettaient en lumière les relations complexes qu'entretenaient l'individu avec la vie et la mort, le projet d'œuvre de l'artiste Ene Jakobi intitulé “Être une fleur”, témoigne d'une lutte de la vie avec la vie elle-même.
En partant d'une discipline interdite dans les années 90 au sein des Beaux-arts, Ene va s'adonner à l'illustration botanique afin de transgresser les règles d'un naturalisme attaché à la vérité scientifique.
De cet interdit, Ene va se saisir des plantes afin d'y exprimer des états d'âmes. C'est ainsi qu'elle va dessiner aux crayons de couleurs, des végétaux avec une très grande minutie. Il ne s'agit pas seulement d'être fidèle à la réalité, il s'agit de capter la relation complexe qui la lie à cette plante.
Aussi, rien de plus évident pour elle que de croiser la vie d'une plante avec celle d'un artiste. En faisant un parallèle avec le statut d'artiste, le profil chimique d'une plante est souvent unique. Les comportements des plantes sont définis comme des réponses morphologiques et physiologiques rapides aux événements, dans le cadre du temps de vie d'un individu. Les plantes s'adaptent aussi par beaucoup de traits défensifs en réponse à l'hétérogénéité de l'environnement dans l'espace et dans le temps.
C'est ainsi qu'Ene dessine des plantes sur le vif et sans jamais porter atteinte à leur environnement naturel. Bien que vivantes, les plantes semblent exister dans un entre-deux. Une sorte d'état de veille entre le sommeil et le plein état de conscience. Puis se mêle à la fragilité et l'état mouvant de la plante, la souffrance de l'artiste: Quelle a été ta principale souffrance? demande Ene à l'artiste.
De sa confession, l'artiste choisira une plante. Ene retranscrira de son côté les propos de l'artiste au dos de la toile sélectionnée par l'artiste. Chaque toile portera ainsi le nom de l'artiste interrogé: Kaie Kal, Elo Masing, Odile Gheysens, Fanny Cohen Moreau… Comme si la plante avait un pouvoir de guérison. De la souffrance, la plante, tel un remède, en fera ressortir une forme de pulsion de vie.
Quand une plante est en état de stress, endommagée ou menacée, son profil volatil change. C'est ainsi qu'Éné par le biais de sa série d'œuvres, nous pousse à imaginer les plantes non seulement comme des individus, mais comme des individus co-évoluant continuellement avec et dans des relations environnementales changeantes qui elles-mêmes sont en train d'évoluer de manières complexes. Et si l'artiste avait cette capacité à se métamorphoser, à s'adapter? Et si l'artiste avait plus de ressources qu'un individu ordinaire?
Les plantes ne sont en aucune façon des êtres isolés dans une externalité qui serait configurée comme externe ou étrangère. Ces observations qui nous poussent à reconnaître la possibilité que les plantes soient des singularités complexes, nous conduisent également à nous interroger sur le statut de l'artiste au sein de son écosystème. Un écosystème redoutable et parfois redouté par l'artiste lui-même.
L'œuvre d'Ene, c'est une promesse à la vie, une promesse à soi et la volonté de se réparer et de se libérer de ses vieux démons par le pouvoir des plantes. Tantôt fragiles, tantôt toxiques, les plantes nous confrontent à une certaine image du sublime. Un sublime contemporain tel que repris par l'historien Nicolas Bourriaud et qui définit la beauté naturelle comme un état qui nous déstabilise et qui dérègle nos facultés perceptives. Une nature bien vivante mais menaçante donc. Menaçante pour qui? La nature à la fois humaine et artistique nous le dira.
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ITW https://canolinecritiks.blogspot.com/2023/01/ene-jakobi-fleur-de-peau-et-de-peines.html
- Prix indicatif : 1250 euros
- Technique : Aquarelle sur papier
- Sujet : La vie d'artiste
- Discipline : Dessin
- Support et matériaux : Papier
- Année de création : 2020
- Dimensions : 50x65 cm