Sandrine Thiébaud Mathieu
Peintre, j’ai dépouillé la toile de sa peinture pour revenir à ce que je présageais être l’essentiel.
Pour reprendre Didier Eribon, je dirais que mon œuvre est « trans'classe ». Elle est comme une revanche, un pont pour relier deux mondes : le monde ouvrier-bonnetier, simple et effacé dans lequel j’ai grandi, à celui de l’Art, brillant.
J’utilise des milliers d'épingles que je pique les unes à côté des autres dans du tissu, en rangs plus ou moins serrés, bien droits ou ondulants. Elles forcent le tissu, le tordent jusqu’à le maintenir dans son mouvement, arrêté. Insoupçonnables, les têtes et pointes des épingles sont cachées et deviennent autres.
Parfois des broderies faites main en prémices, jalonnent le tissu ; des chemins pour guider le piqué des épingles. Parfois des épingles tête perle s’invitent et se montrent.
Transfigurés, le simple petit matériel tend à faire œuvre.
Parfois tendu sur un châssis, il devient tableau, parfois volume, il tient par la rigidité conférée par les épingles, sans structure. Naissent ainsi des cartographies abstraites dont les titres sont souvent empruntés aux écrits de Bachelard, Arthur H, Borges entre autres, chez qui je trouve la justesse des mots. Par résonance toujours, le titre s’impose. L’œuvre nommée accède à la Réalité. J’aime cette idée. Parfois le titre fait écho à une actualité car l’œuvre n'y a pas échappé.
Disciplines | Art Plastique |
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Sujet | Composition abstraite |
Techniques | Mixte |
Support et matériaux | Toile |
Tendances | Abstraction |
Code postal | |
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Région | Île-de-France |
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